L’Assemblée nationale et Le Sénat ont ratifié le traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance. Successivement , les députés ont adopté le projet de loi organique mettant en oeuvre la « règle d’or ».
Avec l’entrée en vigueur du Mécanisme de stabilité et la ratification du pacte budgétaire, le consensus sur l’union bancaire au sein de la zone euro pallie enfin les “défauts de naissance” de la monnaie unique. Evolution nécessaire et positive.
L’Europe se construit, ces temps-ci, dans la peine et la complexité. Mais ce qui se passe, encore une fois dans la douleur et sous l’effet de la crise, c’est la lente transformation de la zone euro en véritable union monétaire.
Les 17 pays membres ayant la monnaie unique sont sur la voie d’une harmonisation budgétaire, sans laquelle une union monétaire ne saurait fonctionner.
Traduit en langage courant, c’est un pacte budgétaire qui impose à ses signataires d’avoir des finances publiques allant vers l’équilibre. Sous une autre appellation , celle de déficit structurel, le pacte introduit de la souplesse dans la poursuite de cet objectif.
Au début de la semaine, la zone euro a vu l’entrée en vigueur du Mécanisme européen de stabilité. Pouvant mobiliser jusqu’à 700 milliards d’euros, le MES est une sorte de Fonds monétaire européen. Il vient à l’aide des pays qui ont du mal à financer leur dette sur les marchés ou qui doivent recapitaliser leur secteur bancaire. Enfin, les Européens prennent le chemin d’une supervision commune de leurs banques.
Harmonisation budgétaire, solidarité financière et union bancaire : tout cela se fait laborieusement. Mais il n’était que temps.
Si l’on veut garder l’euro, alors il fallait corriger ce que ses pères fondateurs avaient bâclé : un mode de fonctionnement bancal qui a explosé au premier choc asymétrique. Il n’y a pas d’union monétaire sans union budgétaire, bancaire et sans solidarité financière.
Il est parfaitement respectable de refuser ce saut en avant dans l’harmonisation économique. Mais, alors, il faut dire non à l’euro.
Il faudra vite y ajouter l’indispensable complément démocratique : d’une manière ou d’une autre, la gestion de ce triptyque doit se faire sous le contrôle des élus des 17.
Cela passe pour une cession d’une part des souverainetés nationales des Etats-Nations aux institutions européens: ça fait mal à l’honneur national mais c’est un choix obligé. pour arriver à une démocratie fédérale qui puisse unir les grands et les petits, les forts et les faibles, vers un destin commun.