L’Université est bien en grève. L’amphithéâtre était plein lundi matin pour l’Assemblée Générale de la Faculté des Lettres. Enseignants et étudiants parlent d’une même voix et se mobilisent pour faire entendre leurs revendications. Ils manifesteront à nouveau mardi après-midi. Les campus de Carlone et Saint Jean d’Angély devraient se regrouper sur le parvis de la Faculté de Psychologie le matin, avant de se diriger à Valrose pour midi. Les trois campus partiront à 14h en direction de la place Masséna.
Les enseignants et les étudiants protestent contre les réformes proposées par Valérie Pécresse, la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Ils souhaitent le retrait du décret modifiant le statut enseignant-chercheur, la réforme de la formation des professeurs, l’arrêt de la politique de suppression et de précarisation des postes. « Pour la première fois, tous sont unanimes, quels que soient leurs opinions politiques ou leur syndicat », admet Jean-Paul Aubert, Maître de conférence en Espagnol et membre actif du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur. « Peu à peu, les étudiants prennent conscience que la situation est de plus en plus critique », renchérit-il.
Deux points cruciaux
Le gouvernement entend modifier deux points cruciaux. Le premier remet en cause l’une des missions des enseignants-chercheurs, à savoir la recherche. Leur rôle serait ainsi réduit à l’enseignement pur et simple. Le second entend modifier la formation des jeunes professeurs. Durant leur master, ceux-ci bénéficient d’une année en tant que professeur stagiaire. Celle-ci devrait être supprimée. « On veut nous empêcher de faire de la recherche pour développer l’enseignement. Nous ne pouvons pas accepter. Le Ministère se désengage aussi de la formation des jeunes enseignants. C’est criminel de mettre des profs sans expérience devant des étudiants. Et bien sûr, tout cela a une seule explication : faire des économies », explique Jean-Paul Aubert du SNESUP.
