Le syndicat Force Ouvrière a tenu ce mardi un rassemblement devant le réfectoire de l’hôpital Pasteur 2 pour manifester contre la réforme de l’indemnisation maladie. FO dénonce des mesures perçues comme une atteinte aux droits fondamentaux des soignants, et une politique de « fausses économies. »
Face à ces mesures, qui visent notamment à réduire l’indemnisation des trois premiers mois d’arrêt maladie et d’augmenter à trois jours le délai de carence, beaucoup de soignants s’insurgent. Michel Fuentes, secrétaire départemental de FO, dénonce ce qu’il qualifie de « fausses économies. Si je m’arrête trois jours et qu’on me prélève 30 % de mon salaire, autant me mettre en arrêt dix jours », explique-t-il, craignant que ces coupes salariales renforcent plutôt l’absentéisme. Selon lui, la réforme ne prend pas en compte la réalité des conditions de travail des soignants. « Nous travaillons dans des conditions extrêmement dures, propices aux problèmes de santé. On prend soin de tout le monde, il faut prendre soin de nous aussi. »
Il évoque également le manque criant d’effectifs, et ce dans tous les services. Au cours des discussions, les hospitaliers expliquent que le recrutement, déjà laborieux, le deviendra davantage avec l’application de ces nouvelles mesures. Alors que des pétitions circulent pour protéger les droits des soignants, Force Ouvrière – Services Publics et Santé des Alpes-Maritimes s’engage à saisir les députés, et à faire grève si les réformes persistent. Au niveau national, les syndicats FO et CGT appellent à une grève générale.
Des conditions de travail éprouvantes
Parmi les témoignages recueillis près du stand, Omar, employé dans un relais de l’hôpital, a exprimé le ressenti de nombreux agents face à la perte de droits sociaux : « Nous qui sommes au contact direct de malades, de mourants, et qui avons une charge de travail immense, nous ne devrions pas avoir à perdre nos acquis sociaux. »
Il raconte même que certains collègues malades viennent travailler pour ne pas perdre de revenus. Selon lui, plusieurs soignants de son secteur sont déjà partis vers le privé, faute de salaires suffisants pour vivre dans une grande ville comme Nice.
Alors que les aiguillent indiquent midi, certains hospitaliers passent saluer brièvement leurs collègues devant le stand. Certains d’entre-eux, tenus de rester en service, n’ont pas pu poser la moindre heure de grève. Ils soutiennent néanmoins l’action du syndicat en arborant sur leurs blouses des étiquettes « gréviste de cœur. »
« Le manque de personnel nous empêche même de poser une heure de grève », confie ironiquement une soignante avant de retourner en service.
Rémi Sauvat