On le connait bien à Nice Premium puisqu’il a été à l’origine du journal et à sa tête durant des années, mais on connait aussi Franck Viano pour son implication « bénévole » dans le monde de la cuisine niçoise. Il lance un cri d’alarme pour protéger de toutes les façons possibles un des joyaux du patrimoine niçois : sa cuisine.
Organisateur et présentateur de « Chef d’un Jour », intervenant dans les écoles niçoise avec son atelier Cuisine Niçoise (jeu autour des principales recettes et atelier de cuisine Pan Fruchat), ancien membre de la Capelina d’Or et du Label Cuisine Nissarde, il fait aussi partie du collectif qui travaille actuellement sur la candidature de la Cuisine Niçoise à l’UNESCO.
Depuis quelques jours, la « boufaillisse » de la célèbre Mado lui est aussi montée au « teston » et la salade niçoise d’Hélène Darroze ou encore de la marque Saupiquet (photo ci-dessous) se sont retrouvées clouée au pilori de la cuisine niçoise. Il est vrai qu’une première au poulet et aux oignons rouges, et que dans les deux on y trouve les devenus traditionnels haricots verts et pommes de terre, lourd héritage du Chef Auguste Escoffier.
« C’est vraiment du grand n’importe quoi. Entre les géants de l’agro-alimentaire et à présent les grands chefs, qui de plus est, télévisuel. Basta ! Il faut vraiment que nous travaillions tous, ceux qui s’aiment, bien, moins bien, pas trop, pas du tout et les autres sur ce qui nous passionne tous : La Cuisine Niçoise. On doit bien pouvoir trouver un moyen d’arrêter le massacre ! » ne décolère pas Franck Viano.
« Ce qui est ennuyeux c’est que malgré tout ce que nous pouvons réaliser localement (concours, associations, projets…), et parfois sur Paris ou à l’étranger, des publications ou des produits tels que ceux-là annihilent notre travail car leur portée est bien plus importante à l’aide des médias et des réseaux sociaux » Explique l’organisateur de feu « Chef d’un jour ».
Reste donc le projet de la Cuisine Niçoise à l’UNESCO qui est né, il y a une petite année entre 7 passionnés de Cuisine Niçoise : « Nous travaillons sur le projet mais chacun à ses activités professionnelles et/ou associatives de son côté et il n’est jamais simple de réunir des chefs, des professeurs de cuisine et un écrivain musicien. Pour cette année, on a décidé de passer notre tour et l’objectif est donc le 31 mars 2017 prochain, date butoir pour le dépôt de la candidature. Nous avons eu beaucoup de chance car nous avons été rejoint par Karine Brun qui a travaillé quelques années à l’UNESCO Paris et qui est très active dans le monde de la cuisine locale. »
Mais le projet a subi aussi un autre écueil explique Franck Viano : « En fait, nous ne pouvons pas déposer le dossier par le biais d’une simple association Loi 1901 donc nous sommes en train de rechercher le partenaire idéal, que l’UNESCO appelle État Membre, qui nous accompagnera dans ce projet et qui en sera le garant du dépôt. ». Nul doute que les collectivités locales auront certainement un œil bienveillant sur ce projet qui pourrait amener une autre cuisine, après la française en 2010, au patrimoine culturel et immatériel de l’UNESCO.
« Encore faut-il y arriver et encore faut-il que ce soit suffisant pour obliger ces personnes à utiliser correctement le nom des recettes niçoises commercialisées sous peine de poursuites, mais avec l’entrée à l’UNESCO, il nous sera bien plus facile de « discuter » dans un premier temps. Après tout, il existe plein d’autres noms de salade qui pourrait légender leurs préparations : salade azuréenne, salade de la côte…. » En plaisante finalement Franck qui aimerait que les journées durent parfois 36h.
Bref, candidature à l’UNESCO ou pas, les défenseurs de la Cuisine Niçoise n’ont pas fini de se faire des cheveux blancs car, parfois, inutile d’aller à Paris ou sur les réseaux sociaux pour voir ces sacrilèges…