Décidément, Nice n’est pas une ville comme les autres… Le projet de rénovation de la gare du Sud et de ses espaces environnants, en gestation depuis quatre ans et qui allait vers une redéfinition en format réduit, a rebondi à l’improviste pour revenir à la case départ du projet d’origine à la charge du promoteur ICADE précédemment choisi.
Pour mémoire, le recours en justice contre ce projet porté par l’ancien conseiller municipal Jean-Claude Mari (soutenu par l’ancien maire Jacques Peyrat ce qui donnait au dossier une signification éminemment politique) avait bloqué la possibilité pour la société Icade de démarrer les travaux prévus avant que toutes les instances de juridiction se soient exprimés.
Face à ce blocus, Christian Estrosi avait changer son fusil d’épaule et fait voter la délibération qui cassait le contrat avec le promoteur, confiant à la mairie elle même la tâche de réaliser certains travaux pour porter à sa conclusion l’aménagement de la zone en format et coûts réduits à la charge de la municipalité (10 M€) et de la Métropole (5 M€).
Après une première présentation publique de ce projet 2, le 27 octobre dernier, on attendait la mise en place des procédures administratives de consultation, ce qui aurait permis le démarrage des travaux en 2016 et leur réalisation en 2018.
A cette époque, l’association Entente Républicaine, qui regroupe Jacques Peyrat et ses soutiens avait jubilé en se félicitant d’avoir réussi à faire couler le projet ICADE de Christian Estrosi.
Un mois après, on prend les mêmes et on recomence ! On apprend que Monsieur Mari a retiré son recours, le 28 octobre dernier, et que donc la voie est à présent libre pour reprendre en main le projet d’origine, annuler la délibération qui le rendait caduque et représenter une nouvelle délibération au prochain conseil municipal programmé le 24 novembre pour le rendre exécutif.
Dans la même journée, les terrains seront vendus à Icade par la municipalité de Nice et le promoteur pourra ainsi activer le permis de construire en vigueur et dont la validité aurait expiré… le 6 décembre !
Le chantier aura une durée globale de 40 mois et permettra une livraison de l’intégralité de l’aménagement* au deuxième trimestre 2018. L’investissement de l’investisseur privé sera autour d’une centaine de millions d’euros.
Une opération rocambolesque, digne d’un thriller mais voilà Nice est , comme le dit si bien son Maire, » une ville à nulle autre pareil » !
C’est donc avec satisfaction que Christian Estrosi , accompagné du président de la société promotrice, Hervé Manet, et en présence de représentants des diverses associations de quartier, a rendu publique cette nouvelle et définitive version avant qu’elle soit votée par la majorité municipale, lundi prochain.
Comme on dit dans ces cas et après tant d’incertitudes, tout est bien ce qui finit bien !
Nice aura sa Gare du Sud rénovée.
Reste à se demander , juste par curiosité, la raison du désistement, à l’improviste, de Jean-Claude Mari intervenu le jour suivant la réunion publique au cours de laquelle le maire de Nice avait présenté son nouveau projet.
La réponse est dans les paroles de Christian Estrosi: » Je ne sais pas si c’est ma ténacité ou bien cette impatience collective qui a été entendue mais depuis le 27 octobre, les lignes ont bougé… ».
On veut bien le croire, si cela lui fait plaisir mais imaginer Jean-Claude Mari émule de Saul de Tarse qui, après avoir entendu la voix du Seigneur sur la route de Damas, se convertit pour devenir Saint Paul semble une hypothèse peu probable. De plus, Damas dans nos jours…
Et alors ? Le Maire de Nice a voulu encore préciser qu’il n’y avait eu « aucune intervention publique ». Voilà , l’adjectif est, peut-être, la clé pour mieux comprendre… D’ailleurs, comme on nous l’a appris, l’adjectif qualifie mais il ne se substitue pas au substantif.
Naturellement, honni soit qui mal y pense…
