Malgré l’appel , même de ceux qui ont longuement soufflé sur les braises pour vile tentative de récupération politique, les Gilets jaunes ne veulent pas renoncer au baroud d’honneur avant la trêve de Noël.
Une nouvelle « montée » à Paris et des manifestations locales sont prévues.
A Nice un défilé est organisé sur la Promenade des Anglais et centre ville.
Le discours du président de la République et les concessions annoncées n’ont pas mis le frein aux gilets jaunes autoproclamés « le peuple » qui laissent libre cours à leur imagination, leurs haines et leurs névroses, sans aucune retenue.
Et pourquoi pas d’ailleurs ? Internet ne s’embarrasse pas du « surmoi ». De plus, les médias ( y compris d’ailleurs les télévisions permanentes qui s’en nourrissent et le nourrissent ) entourent les Gilets jaunes de flatteries mais restent sourds à la violence des initiatives de ce mouvement.
La colère légitime qui s’est déversée sur les ronds-points a aspiré une batterie de forts en gueule prêts à dire n’importe quoi pour exister. Le problème, c’est qu’ils sont écoutés. Mais le plus grave, c’est que leurs délires font peu à peu leur nid en France, s’y normalisent doucement comme on se glisse dans un paysage.
Rien d’étonnant avec un mouvement spontané et protéiforme . Chez les Gilets jaunes, le pouvoir est sur les ronds-points.
On aurait tort cependant de tirer de cette analyse une critique morale . L’insatisfaction, après tout, est motrice. Suivant l’orientation qu’on lui donne, elle stimule l’ambition personnelle ou la revendication collective.
La philosophie d’Épicure fournit une conception simple et objective du bien-être absolu, dont l’absence définit la pauvreté : « Ne pas avoir faim, ne pas avoir soif, ne pas avoir froid ; celui qui dispose de cela, et a l’espoir d’en disposer à l’avenir, peut lutter même avec Zeus pour le bonheur. »
Il faut dire qu’à son époque il n’y avait pas facebook.