C’est une petite phrase assassine comme les aime Matteo Salvini, le Ministre de l’Intérieur Italien et leader de la Ligue, le parti d’extrême droite au pouvoir à Rome : « Macron n’est plus un problème pour moi, a-t-il dit, c’est le problème des Français ».
Si certains se réjouissent de la crise politique ouverte en France par la révolte des gilets jaunes, c’est bien parmi les partis populistes et d’extrême droite en Europe qu’on les trouve.
Depuis quelques mois, Emmanuel Macron, Matteo Salvini et le premier ministre hongrois Viktor Orban ont choisi de personnaliser leur combat politique, théorisé par le Président français comme celui des « progressistes » contre les « nationalistes ».
Ca devait être la tête d’affiche des élections européennes de mai prochain, même si d’autres forces politiques ne se reconnaissaient pas nécessairement dans cet affrontement par trop binaire.
Le combat s’est fracassé sur les barrages des gilets jaunes.
Le Président français était, jusqu’à récemment encore, le héros et même le sauveur du camp pro-européen ; il est aujourd’hui considérablement affaibli, tout comme le programme qu’il porte sur le continent.
Ses propositions pour la relance de l’Europe avaient trouvé un large écho parmi ceux qui ne se résignaient pas de voir 70 ans de construction européenne se déliter crise après crise.
Cet agenda n’a pas pu se réaliser, tant en raison des difficultés intérieures de la Chancelière allemande Angela Merkel, mais aussi d’une absence de consensus pour avancer.
Emmanuel Macron lui-même avait conditionné l’influence française en Europe à la réussite de son programme de réformes en France. Les images des violences parisiennes et le recul du gouvernement face aux Gilets Jaunes ont sapé sa crédibilité.