Nul ne peut dire si ce printemps social en automne passera l’hiver. Les ressorts de ce mouvement protéiforme sont trop nombreux.
Le recul déjà entamé du soutien populaire, alors que le bilan se compte en morts et en milliards d’euros et que les dérapages se multiplient au niveau local sans faire envisager une extinction prochaine du mouvement.
Mais la nature du grand débat qui va s’ouvrir et le degré de politisation du mouvement vont également jouer. Quelque protagoniste se voit déjà inscrit dans une trajectoire politique comme d’autres avant eux dans pareilles circonstances : par exemple, qui serait aujourd’hui Daniel Cohen-Bendit sans Mai 68 ?
Et reste de toute façon ce facteur de mobilisation, sur lequel personne n’a de prise : le degré de solidarité et de cohésion atteint par les Gilets jaunes non pas envers leur combat, mais entre eux.
Ce plaisir de l’action collective, ce sentiment d’appartenance venu peu à peu cimenter des solitudes sur des centaines de ronds-points.
Ces Gilets jaunes là, seront sans doute les plus longs à remiser leur gilet jaune dans la boîte à gants.