En guise de protestation, les agriculteurs du 06 se sont mobilisés en masse, ce jeudi matin, dans la capitale Azuréenne. Un cortège de tracteurs a rejoint l’hôtel Negresco en passant par la symbolique Promenade des Anglais.
Les agriculteurs azuréens dévoilent leur version du défilé de mode sur la Promenade des Anglais, mais avec une touche campagnarde, où les tracteurs jouent le rôle des mannequins. Depuis deux semaines, la France connaît une période tumultueuse en termes de grève. Taxis ou agriculteurs, les routes nationales françaises se voient être bloquées les unes après les autres. Alors que la tension ne cesse de grandir, les agriculteurs disent avoir qu’un seul but en tête : rejoindre la capitale et le marché de Rungis qu’ils souhaitent particulièrement bloquer. Si certains ont donc pour but, de prendre le contrôle de Paris à tracteur. Nos agriculteurs locaux voulaient eux, assiéger la Prom’, ce jeudi matin.
À l’assaut de la Promenade des Anglais
Une nouvelle opération escargot s’est mise en place dans les Alpes-Maritimes. À l’initiative de la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitant Agricoles), les agriculteurs se sont donné rendez-vous ce matin vers 8 heures, au niveau du pont de la Manda, sur la 202 située entre Colomars et Gattières. Le convoi a ensuite rejoint les MIN à l’Ouest de la ville, avant de se lancer sur la Promenade des Anglais, au ralenti. Le cortège a terminé sa route devant l’hôtel Negresco où un discours des agriculteurs est attendu.
Dans le Var, les agriculteurs ont également lancé une action commune. Le blocage du péage du Capitou sur l’autoroute A8 est toujours en place.
Un ras-le-bol général de l’agriculture
À Nice, les agriculteurs expriment un ras-le-bol général de l’agriculture. « Le monde agricole va mal, il faut redonner de l’importance à notre métier. On veut de nouvelles normes, de nouvelles lois. Avoir une meilleure image, que le métier soit revalorisé. Pouvoir travailler dans de bonnes conditions avec moins de concurrence déloyale. Aujourd’hui, un agriculteur qui réussit, ça n’a rien à voir avec n’importe quelle personne d’une autre profession qui réussit. Ce n’est pas normal », dénonce Fabrice, agriculteur à « la ferme des Grenouilles », à Villeneuve-Loubet.
Grâce à son climat contrasté, à des sols fertiles, aux compétences techniques de ses agriculteurs et à la qualité de ses produits, l’UE est l’un des plus grands producteurs et exportateurs mondiaux. Pourtant, les agriculteurs européens ne se sentent plus respectés à leur juste valeur. Ils estiment que cette politique a évolué drastiquement de manière négative, transformant leur profession. « Ce n’est plus le même métier. On n’a pas vocation à faire de la paperasse. Trop, c’est trop », pour Fabrice.
Les agriculteurs expriment aussi un ras-le-bol général vis à vis de la surveillance accrue qu’impose l’Europe. Antoine, agriculteur, maraîcher et éleveur, participe à cette manifestation pour défendre sa profession et ses droits. « On ne gagne plus notre vie, on veut être respecté avec un salaire décent, être dans de bonnes conditions. Il faut qu’on nous laisse travailler. »
Emmanuel Macron est attendu à Bruxelles ce soir, pour s’entretenir avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Actuellement, une foule impressionnante d’agriculteurs, venue de toute l’Europe s’est rassemblée devant le Parlement européen. Plus de 600 personnes se sont mobilisées pour l’occasion. Les autorités ont annoncé craindre de violents débordements et surveillent la situation de près.