L’hypnothérapie Eriksonienne (du psychiatre américain Milton Hyland Erickson) est une discipline méconnue. Pourtant, dans certains pays comme le Canada, l’Angleterre ou les Etats-Unis, de nombreux patients font confiance à cette « nouvelle » forme de thérapie, qui fait appel à l’hypnose. Le phénomène arrive peu à peu en France.
« Je travaille sur l’inconscient, suivant le principe de l’iceberg : le patient n’a uniquement conscience de la partie émergée, et ensemble, nous tentons de creuser… sans qu’il ne s’en rende compte ». Sonia Salmon est psychothérapeute depuis un peu plus d’un an. Dans son cabinet de l’avenue Borriglione, elle reçoit souvent des personnes ayant tout essayé, sans pour autant avoir trouvé de solutions à leurs problèmes. « Mes patients sortent souvent d’une ou plusieurs psychothérapies, lourdes, et ils se disent qu’ils n’ont rien à perdre en venant ici. La plupart d’entre eux sont agréablement surpris ».
Car l’hypnothérapeute ne prescrit aucun médicament, au contraire de certains psychologues. « Nous faisons appel à l’auto guérison, nous réveillons l’effet placebo des gens. C’est pour cette raison que l’hypnothérapie ne fonctionne que si les patients sont réellement motivés, si ils ont réellement envie que les choses changent. Je ne suis pas là pour écouter les gens parloter de leurs problèmes pendant des heures, il faut que ça bouge, qu’ils soient volontaires».
Sonia Salmon travaille beaucoup avec les enfants et les adolescents : « Avec les enfants, c’est facile, ils rentrent directement dans le jeu, ils ne se demandent pas ce qu’ils font là ou combien cela va leur coûter. J’écris un conte métaphorique correspondant à la vie de l’enfant, et je le lui raconte. Et il invente la fin de lui-même, résolvant ainsi inconscient ses problèmes… ».
Avec les adolescents et les grandes personnes, cela n’est pas toujours aussi simple. « Lorsque les gens viennent d’eux-mêmes, qu’ils veulent vraiment guérir, je ne me fais rarement du souci. Par contre, Lorsque c’est la mère ou le conjoint qui traîne la personne au cabinet, ça s’annonce déjà plus délicat… Je ne suis pas une faiseuse de miracles ».
La psychothérapie peut aider les patients à guérir de nombreux maux : boulimie, anorexie, tabagisme, psychodermatologie, angoisses et phobies, stress, manque de confiance en soi, troubles obsessionnels compulsifs, dépressions… La thérapie, d’une durée moyenne comprise entre trois et quinze séances, consiste à agir sur l’inconscient du patient lorsqu’il est dans un état modifié (état dans lequel on se trouve lorsque l’on conduit tout en pensant à autre et sans vraiment s’en rendre compte, par exemple). « L’hypnothérapie a de l’avenir, c’est certain. Nous ne tarderons pas à copier les Canadiens, Anglais ou Américains, qui l’ont déjà largement adoptée. Aujourd’hui, nous avons un peu fait le tout le la psychothérapie, qui est une discipline limitée… »