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21 novembre 2024

Hockney Matisse à Nice : un paradis chromatique et chatoyant

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Dans le cadre de la Biennale des Arts, le Musée Matisse propose un dialogue entre le peintre David Hockney, le pop artiste, et  Henri Matisse, le fauviste. 

© Hockney – Matisse. Un paradis retrouvé Musée Matisse Nice du 09 juin 2022 au 18 septembre 2022 vue exposition


L’exposition s’inscrit dans une thématique : avoir pour ambition de regarder Matisse à travers d’autres yeux d’artistes. 70 œuvres de Hockney des années 60 à nos jours qui proviennent de la collection de l’artiste et de la David Hockney Fundation à Los Angelès se confrontent à celles d’Henri Matisse, lesquelles viennent de la Collection du Musée et des prêts exceptionnels de la Fondation Beyeler et du Musée Picasso.

Avec l’inédite série intitulée  » Fresh Flowers « , peintures réalisées à partir d’un iPad, en Normandie où Hockney s’est installé, il scrute toutes les nuances et métamorphoses du monde végétal. Il dira que la lumière fait la couleur. On notera les correspondances étonnantes entre les deux artistes, particulièrement cette continuité d’émotions traduites entre l’espace de l’atelier et de ses objets et le dehors : paysages de Nice ou de Los Angelès. Matisse fait que les fenêtres ouvertes emportent le regard :  » le bateau qui passe vit dans le même espace que les objets familiers autour de moi. » Les thèmes de la piscine, de la fenêtre et du jardin florissant reviennent beaucoup dans les peintures. 

Que ce soit dans les paysages habités par le mouvement où s’inclut en partie le corps de l’artiste, les dessins aux lignes esquissées, les couleurs lumineuses, cette volonté de rendre les émotions produites par le réel, on comprend la filiation entre les deux peintres. On est sensible à leur amour pour la couleur.  » Il y a ce même vocabulaire de la couleur qui les rapproche. Pour Hockney, elle est ce qui émancipe. Il abandonne l’hyper réalisme de ses débuts. Et pour Matisse, aussi, la couleur  est le médium par lequel sa peinture va se libérer « dit Claudine  Grammont , Directrice du Musée  et Commissaire  de l’exposition. 

Autre rapport entre eux est ce goût pour l’exploration de nouvelles possibilités techniques. Démultiplier l’acte créateur. Ainsi, les papiers gouachés découpés imaginés par Matisse pour l’album  » Jazz » font résonnance avec l’avènement du numérique qui offre de nouvelles possibilités à Hockney notamment ses créations à l’i pad qu’il pratique depuis son apparition. Pour lui, cet outil fait que tout est au bout des doigts. C’est comme une feuille de papier sans fin. Il faut juste dessiner (or, Hockney est un grand dessinateur.) puis rendre le dessin plus petit, ce qui équivaut à ajouter du papier. Son génie réside dans le fait de transformer la technique picturale et de créer tout un univers de signes picturaux, de marques, de traces graphiques et colorées.

Cette visite se clot par le Paradis retrouvé dans la dernière salle, la joie de peindre tout ce qui est agréable et beau en purs hédonistes, de décrire le monde en observateurs avertis. « Ne jamais cesser de regarder la Nature, c’est ce qui permet de faire des choses toujours différentes » dira Hockney.          

À voir ou à revoir jusqu’au 18 septembre au Musée Matisse, 164 av des Arènes de Cimiez.

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