La cérémonie nationale en hommage aux victimes de l’attentat de Nice est aussi l’occasion pour une réflexion de fonds sur le terrorisme qui va outre ses actes barbares, en essayant de le situer dans sa juste dimension factuelle.
Une première affirmation : le terrorisme sera défait. Même s’il est effectivement un des dangers majeurs de la vie des français, les valeurs démocratiques sortiront vainqueurs parce que le terrorisme est l’attaque du faible contre le fort.
Le terrorisme diffuse l’angoisse, meurtrit les victimes et leurs proches , les assassinats dont ses légions sacrificielles en sont les auteurs insupportables …mais les retombées sont minimes au regard du contexte concerné et il n’a obtenu aucun résultat stratégique sauf celui d’alimenter les peurs.
Sur fond de division de la société, les responsables politiques enchaînent des nouvelles propositions sécuritaires qu’une partie de l’opinion réclame .
Reste que l’essentiel de cette lamentable surenchère est plutôt liée aux arrière-pensées électoralistes : l’islamophobie se généralise et beaucoup de politiciens placent ce thème pseudo-identitaire au cœur de la campagne présidentielle de 2017.
Le discours sur l’islam « incompatible avec la République » a d’abord été la signature de l’extrême droite, mais il y a longtemps qu’il a emporté toute une partie de la droite classique .
En fait, les élus de tous bords, nationaux comme locaux, sont en train de céder à toutes les revendications sécuritaires et de sombrer dans le mythe de la dissuasion situationnelle alors que la clé est l’anticipation par le travail policier de renseignement et d’enquête.
La bonne question n’est pas de savoir comment réagir une fois que le danger est déjà là, mais comment le voir venir et le stopper avant.
Enfin, Il faut admettre et comprendre qu’aucune arme et aucune technologie ne peut protéger durablement de gens qui sont décidés à se suicider en même temps qu’ils tuent les autres.
Aux hommes politiques la responsabilité d’avoir une vision collective et affirmer haut et fort qu’être français n’est ni une couleur de peau ni une religion.