La plaine du Var devrait accueillir la fusion de l’hôpital l’Archet, du centre Antoine-Lacassagne et l’hôpital de Cimiez, pour en faire un “méga hôpital”. Un projet dont la valeur est estimée entre 500 et 600 millions d’euros que les différents protagonistes ne sont pas tous prédisposés à valider.
L’annonce a fait beaucoup de bruit dans le milieu médical niçois. Alors que la région avait annoncé une offre de cinq millions d’euros en faveur de la modernisation du CHU de Nice, Christian Estrosi a fait une annonce surprenante en début de semaine. Le maire de Nice souhaite créer un “méga hôpital” sur la plaine du Var. Dans les colonnes de Nice Matin, il explique que « ces établissements ne sont plus adaptés, plus dimensionnés pour prendre en charge les patients lorsque l’on connaît l’évolution démographique, le vieillissement de la population et donc les besoins grandissants. De plus, la sismicité de l’Archet est loin d’être exemplaire, Cimiez a besoin d’un nouvel élan, Lacassagne est à l’étroit… » Une volonté du chef de la municipalité d’améliorer l’environnement et la qualité des soins mis à disposition.
Un projet de grande envergure qui pourrait rassembler les engagements du centre Antoine-Lacassagne, la Fondation Lenval et du CHU de Nice. Il viserait à créer un établissement de soin gigantesque de 125 000m2 sur le site de la résidence Nicéa (anciennement Sonacotra) à l’horizon 2031-2032.
Dans un communiqué du CHU de Nice, Rodolphe Bourret, directeur général du CHU, annonce que cet hôpital « permettra d’optimiser les prises en charge des patients les plus complexes, de réunir sur un même site les expertises médico-soignantes et permettra de promouvoir la recherche, l’innovation et l’enseignement des étudiants en santé. »
Atteindre cet objectif aura un coût compris entre 500 et 600 millions d’euros d’après les premières estimations.
Un projet qui pose question
Un prix qui interroge, notamment du côté du centre Antoine Lacassagne et la fondation Lenval : « C’est avec beaucoup d’étonnement que le Centre Antoine-Lacassagne et la Fondation Lenval ont appris dans la presse les modalités de ce projet, présenté comme décidé et accepté ainsi que son calendrier, alors même que son financement demeure à date encore très incertain« , pouvait-on lire dans un communiqué commun publié chez nos confrères de Tribuca.
Les deux institutions vont plus loin en expliquant être des ESPIC, [N.D.L.R : Établissements de Santé Privés d’Intérêt Collectif], “dont la gouvernance est assurée par un Conseil d’administration indépendant et une direction générale. Toute décision concernant la localisation de leurs activités, leur devenir et leur périmètre, ainsi que les investissements nécessaires relèvent de ces instances, sous la tutelle de l’Agence Régionale de Santé et in fine du ministère de la Santé. »
Le communiqué notifie que ces instances se doivent de respecter ces engagement d’un point de vue social, juridique et morale mais aussi que « les réflexions préalables à un tel projet devront être conduites à l’aune de ces principes et ne pourront s’envisager que dans le cadre d’une concertation, d’une coordination, d’un respect de l’identité et de l’autonomie de chacun ainsi qu’avec une complémentarité entre acteurs de santé et collectivités locales, sous l’autorité de l’Agence Régionale de Santé et dans le respect du Projet Régional de Santé venant d’être validé pour les cinq années à venir.”
Une situation assez ubuesque dont le feuilleton ne fait que commencer.
Alessandro Legros