Depuis toujours les pauvres émigrent vers les pays riches. En Europe, ces dernières décades et années, il y a eu l’immigration des populations de l’est vers l’ouest et celles du sud vers le nord.
Pour en revenir à l’actualité, depuis quelques années pour des raisons humanitaires et économiques, il a des vagues d’immigration massives et clandestines, venues des pourtours de la Méditerranée, qui arrivent principalement dans le sud d ‘Italie, en Grèce et plus marginalement dans le sud de l’Espagne.
Face à ce tsunami, on évite de parler des conditions inhumaines de ces voyages et le nombre de morts qu’ils ont occasionnés pendant que les pays de l’Union Européenne cherchent une réponse. Cette immigration clandestine par l’ampleur qu’elle a pris, par les réactions égoïstes et xénophobes, par l’exploitation cynique et populiste que certains partis en font , risque de déstabiliser les pays de l’Union Européenne.
Le fait est que chacun essaie de s’en tirer en laissant la responsabilité à son voisin et en abandonnant le principe de responsabilité collective .
Ces immigrés viennent en grande majorité de Libye, de Syrie ou d’Erythrée… des pays où il ne fait pas vraiment bon y vivre ou de l’Afrique sub-saharienne d’où ils échappent à des conditions de vie inimaginables pour les bonnes consciences européennes.
Alors, comment concilier humanité et fermeté ?
La situation a été parfois très tendue ces derniers jours à la frontière franco-italienne à Vintimille et Menton par la présence de quelque 200 migrants qui sont délogés par la police italienne et empêchés de renter en France par la police française.
Que font les élus azuréens directement concernés ?
En première ligne pour des raisons de proximité, le député-maire de Menton, Jean-Claude Guibal a interpellé le gouvernement pour avoir l’assurance » que la frontière franco-italienne restera bien fermée, ne serait-ce que pour faire savoir à ceux qui seraient tentés par l’émigration qu’ils n’auront pas d’avenir en Europe ».
Dans le même temps, l’élu demande « ce que la France compte proposer pour ne pas laisser l’Italie supporter seule la charge de ces flux migratoires », rappelant que « la solidarité européenne est nécessaire ».
Comment trouver un sens de responsabilité dans ces deux affirmations, l’une opposée à l’autre ? La tartuferie est plausible mais la volonté de s’en tirer à bon prix est évidente.
Le Président du Conseil Départemental, Eric Ciotti dénonce ce qu’il a appelé « l’inaction des Italiens, puisque très clairement, ils se délestent du problème » !
On peut se demander dans quel monde vit ce Monsieur qui ignore que c’est l’Italie qui subit la charge la plus lourde comme le nombre de réfugiés et clandestins qu’elle accueille le démontre de façon claire et nette.
Son bon esprit revient tout de même pour dire : « Mais, en même temps on peut comprendre qu’ils ne peuvent l’assumer seul. L’Europe manque à ses responsabilités, il faut une véritable action ».
Avant d’endosser le casque et partir à l’offensive en qualité de Monsieur Autorité (c’est le titre du livre dont est l’auteur ), Eric Ciotti prône « trois actions:
Premièrement, « bloquer les flux de migrants dès les pays d’immigration (sic) »
Ensuite, « un blocus des côtes africaines et libyennes par une opération militaire ». L’Europe l’a demandé, elle ne l’a toujours pas mis en oeuvre. On a perdu du temps ».
Enfin, « pour les migrants qui arriveraient malgré tout en Europe, il faut pouvoir traiter leur demande dès les points d’entrée en Europe, en Italie ou en Grèce en l’occurrence ».
Et surtout, ce n’est pas dit mais bien pensé… qu’ils se tiennent tous loin de la Côte d’Azur !
Mais Eric Ciotti, qui aspire en toute légitimité à un avenir national, sait-il qu’il existe le droit international, les traités internationaux, des organisations internationales ou son périmètre est réduit aux 72 km du littoral du département ?
Existe-t-il une solution qui permet de concilier humanité et fermeté ? Avant même d’y répondre comment éluder une réflexion de fond qui aurait pour thème : l’homme et la morale.
