Cette raison est éminemment respectable. Mais elle ne peut être invoquée aujourd’hui, dans un pays où les entreprises ont embauché près de 300.000 salariés en un an. La seconde raison est la proximité des élections, pour peser sur la fameuse courbe du chômage. Les gouvernements de droite et de gauche ont rivalisé d’imagination pour lancer de telles formules à l’approche des scrutins nationaux, dans une continuité à la fois rare et admirable, depuis près de quarante ans. Cette raison n’est cependant ni respectable ni d’actualité.
Il n’est donc guère surprenant que le gouvernement actuel veuille réduire la voilure. En outre, la baisse de 2017 figurait dans la loi de finances votée il y a neuf mois. Il n’est hélas pas plus surprenant que le gouvernement précédent ait allègrement surconsommé les emplois aidés en début d’année pour faire croire aux Français que ça allait mieux. Les élus locaux qui se disent scandalisés par une chute inattendue ne peuvent donc être que de grands naïfs. Ceux qui ont pourvu des emplois permanents avec des dispositifs par nature éphémères ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes.
L’annonce de la baisse du nombre des contrats aidés est un coup dur pour nombre d’associations et de jeunes travailleurs qui accèdent à l’emploi grâce à ce statut. L’argument économique du gouvernement ne suffit pas à justifier la diminution drastique d’un statut à portée avant tout sociale.
Voilà un dossier assez symbolique qui suscite l’incompréhension. La diminution des contrats aides décidée par le gouvernement passe en effet assez mal dans les milieux associatifs où le statut permet d’embaucher et ainsi d’agir sur plusieurs niveaux.
Du côté du gouvernement on explique cette décision par le fait que ça coûte cher et que ça ne fonctionne pas. Une rhétorique qui est loin de convaincre puisque le statut est proposé pour les personnes les plus éloignées du monde du travail et qu’il s’agit donc d’une mesure sociale et non économique.
Le ministère du Travail a ainsi annoncé début août que des 459 000 contrats aidés de 2016, il faudra passer à 293 000.
Une très mauvaise nouvelle pour le tissus associatif où les emplois aidés sont une opportunité d’être actif en employant sans avoir des moyens comparables au monde de l’entreprise.
Reste à savoir si une mesure sociale sera proposée pour les chômeurs longue durée, personnes handicapées ou d’autres catégories professionnelles qui sur un marché du travail plus flexible risque d’avoir encore plus de difficultés à s’insérer.