Le Conseil Métropolitain a délibéré le dernier acte administratif avant la décision du Conseil de l’Unesco de sous le titre « Nice, la ville de la villégiature d’hiver de Riviera ».
Dans sa présentation, Christian Estrosi a retracé l’origine et l’excursus de cette candidature qui offrirai à Nice et son territoire une notoriété culturelle mondiale qui s’ajouterait à celle qui lui est reconnu par son attractivité touristique.
L’objet de cette candidature est cette vaste partie de la ville, d’une superficie de 522 hectares, qui s’est développée quasiment exclusivement par et pour le tourisme avec son urbanisme régulé issu du « Consiglio d’Ornato », conseil d’embellissement, institué en 1832 par le Roi de Piémont-Sardaigne, ses espaces verts plantés d’essences exotiques, ses promenades au premier rang desquelles l’emblématique Promenade des Anglais, son patrimoine de villégiature, reflet d’apports venus du monde entier, avec ses villas, ses hôtels, ses palaces, ses « palais », ses immeubles d’agrément, ses bâtiments témoins de son cosmopolitisme et même ses lieux de cultes orthodoxe, anglican, épiscopalien, protestant, juif ou catholique.
Cet ensemble urbain constitue par sa singularité, sa qualité et par la richesse des influences cosmopolites qui l’ont forgé, un objet patrimonial de tout premier ordre.
Il comprend tout le front de mer (promenade des Anglais, quai des États-Unis, terrasse des Ponchettes conçues au XVIIIe siècle pour offrir le spectacle de la mer), dépasse Rauba-Capeu au pied de la colline du Château, traverse le port, inclut le mont Boron, les collines de Cimiez et des Baumettes (qui constituent l’amphithéâtre tourné vers la mer caractéristique des villes de Riviera) et prend en compte le vaste espace urbain au tracé régulé délimité au nord par la voie de chemin de fer et au sud par la Promenade des anglais avec quelques extensions, dont la cathédrale orthodoxe russe.
« Voilà pourquoi je vous propose donc d’adopter la création de l’Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine sur la Promenade des Anglais et les quartiers situés au nord possédant un patrimoine architectural lié au tourisme hivernal et au début du tourisme estival », a conclut le président métropolitain.Le 13 janvier 2020, le gouvernement français a pris la décision de présenter la candidature de Nice à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Cette candidature sera examinée par le Comité du Patrimoine mondial
de l’UNESCO lors de sa session de juillet 2021.
Sur un site exceptionnel, entre mer et montagne, s’est constituée, à partir d’un
noyau urbain préexistant, une ville nouvelle et cosmopolite dont le développement
a été, entre 1760 et 1950, déterminé par la fonction de villégiature.
En mai 2021, les experts internationaux, missionnés par l’UNESCO, ont rendu leur rapport d’évaluation définitif, qui reconnaît que Nice présente bien une Valeur Universelle Exceptionnelle et recommande son inscription, sous réserve que le site soit protégé par un règlement d’urbanisme patrimonial spécifique (l’AVAP), exécutoire avant l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial.
Cette procédure d’AVAP a été initiée dès le 19 février 2016 par délibération unanime de notre Conseil métropolitain, portant sur un périmètre recouvrant celui de la candidature UNESCO. Il s’agit d’une servitude qui s’imposera au PLU métropolitain pour les aspects patrimoniaux.
L’inscription de Nice sur la Liste du patrimoine mondial, ainsi que l’AVAP, permettront de mieux valoriser le patrimoine historique de la villégiature. Cette protection ne gèle en rien les édifices identifiés, mais vise à étudier finement chacune des transformations envisagées, pour une parfaite intégration dans le bâti environnant. Cela illustre que la protection du patrimoine n’interdit pas les requalifications.