Les intempéries meurtrières de la semaine dernière soulèvent plusieurs interrogations. Le drame de la semaine aurait-il pu être évité ? C’est la question que tout le monde se pose.
En premier lieu, les critiques se sont concentrées sur Météo-France qui aurait mal averti des risques à venir.
Le maire (Les Républicains) de Nice, Christian Estrosi, a dit se poser « beaucoup de questions sur la manière dont travaille Météo-France » parce qu’ »on n’(était) bien sur un niveau qui n’est pas orange mais rouge ».
De son côté, le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a regretté « une banalisation de la vigilance orange qui peut amoindrir chez nos concitoyens le réflexe de prudence. »
Des critiques infondées selon Pascal Brovelli, du service prévision de Météo-France, car il était « très difficile de prévoir une telle intensité en un temps si court. » Il est vrai qu’en quelques heures, des trombes d’eau sont tombées, samedi dernier, sur les Alpes-Maritimes : à Cannes, on a relevé en deux heures l’équivalent de deux mois de pluie, et à Antibes l’équivalent d’un mois de pluie en l’espace de 30 minutes seulement.
Mais, pour certains, ce ne sont pas tant les fortes précipitations qui ont occasionné ces inondations mais l’urbanisation particulièrement développée sur la Côte d’Azur.
La multiplication dans la Côte d’Azur de zones pavillonnaires, de parkings et de routes, au détriment de parcs et jardins, est en effet un handicap quand la région doit faire face à de fortes précipitations, comme la semaine dernière. Car l’eau ruisselle sur le bitume sans pouvoir s’infiltrer dans les sols, emportant tout sur son passage.
Un rapport du Sénat en 2012 pointait cette urbanisation comme facteur d’aggravation des inondations : « À strictement parler, les inondations et leurs conséquences ne sont pas des catastrophes ‘naturelles’. En effet, si le fait déclencheur est bien un phénomène météorologique, parfois hors norme […], il s’applique à un territoire de longue date remodelé par l’homme, ce qui en diminue ou en aggrave les conséquences », expliquait le rapport.
Un constat que connaît bien Stéphanie Bidault, directrice du Centre européen de prévention du risque inondation (CEPRI). « Ce qui s’est passé dans les Alpes-Maritimes est effectivement lié à ce que nous appelons le ruissellement pluvial, c’est-à-dire un phénomène lié à l’urbanisation des villes qui ne sont plus en capacité de réguler les arrivées d’eau soudaines. », explique-t-elle.
Pour la directrice du CEPRI, tout ceci est le résultat d’une politique de la ville pensée il y a plus de trente ans, une époque où l’on se souciait moins des risques encourus. Cependant, il est impossible de faire machine arrière selon elle. Il faut donc faire de la prévention en sensibilisant la population.