Nice Premium : Quel était l’accord qui unissait le parti radical de gauche avec le Parti Socialiste pour les régionales de 2010 ?
Jean-Christophe Picard : Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, et Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, avaient signé, le 17 décembre 2009, un accord électoral pour les élections régionales. Dans les Alpes-Maritimes, cet accord garantissait, « au 1er comme au 2e tour », la 11e place à un candidat PRG, en l’occurrence moi-même. Patrick Mennucci, le directeur de campagne de Michel Vauzelle, s’était fort logiquement engagé, la main sur le cœur, à respecter ce document… Nous avions également deux candidats en position non
éligible. Au second tour, tous les radicaux de gauche – alliés de la première
heure de Michel Vauzelle ! – ont été éradiqués de la liste du 06.
N.P : Quel a été le motif donné par Michel Vauzelle lorsqu’il vous a retiré de sa liste ?
J-C.P : Ah, parce que vous croyez que celui qui fût, pendant toute la campagne du 1er tour, le chantre de la Fraternité, a eu la délicatesse de m’avertir et de me fournir une explication ?
N.P : Allez-vous protester ? Quelles actions allez-vous entreprendre ?
J-C.P : Je n’ai pas la réputation de me laisser faire. Des plaintes seront déposées. Il y a quand même un droit des contrats en France !
N.P : Quelles sont selon vous les raisons de ce retrait ?
Michel Vauzelle a décidé de piller les places des Alpes-Maritimes pour y caser des candidats habitants dans d’autres départements. Bien évidemment, ils ne mettront quasiment jamais les pieds ici ! Ainsi, dans les 15 premières places (éligibles), 4 candidats habitent hors du département.
N.P : Allez-vous tout de même inviter vos électeurs à voter pour le Parti Socialiste ?
J-C.P : Non.
N.P : Sinon, vers quelle liste ramenez-vous vos voix ?
J-C.P : J’appelle les électeurs à voter, ni blanc, ni nul… ni pour Michel Vauzelle ! Aucune voix ne doit encourager la trahison.
N.P : Si Michelle Vauzelle revient sur sa décision, rejoindrez-vous sa liste ?
J-C.P : Il n’est plus légalement possible de revenir sur cette scandaleuse décision. En outre, je ne ferai plus jamais d’accord avec ce triste personnage. J’ai honte d’avoir fait sa campagne.
N. P : L’absence de vos voix peuvent-elles influencer le résultat de dimanche ?
J-C.P : Le rejet de la politique de Nicolas Sarkozy est tel que les électeurs iront voter à gauche les yeux fermés ! C’est d’ailleurs pour cela que Michel Vauzelle se permet ce type de manœuvre. Mais il s’agit d’un scrutin à la proportionnelle… Chaque voix compte pour la répartition des sièges entre les différentes listes.