Il entre dans la poche ou dans le portefeuille. Le préservatif est l’accessoire indispensable pour les personnes sexuellement actives et averties.
Seule véritable protection contre le Sida, il est désormais davantage accessible de tous. Dès le 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le Sida, il sera vendu 60 centimes moins cher. Autrement dit, il coûtera 20 centimes.
Cette initiative vient du ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Le but : lutter contre les maladies sexuellement transmissibles telles que le Sida. Un fléau qui touche 6700 Français diagnostiqués séropositifs en 2005. Cette mesure fait la quasi unanimité chez les politiques. Le député des Alpes-Maritimes Jérôme Rivière estime celle-ci comme importante : « la lutte contre la pandémie qu’est le Sida nécessite de la part des pouvoirs publics des actions sérieuses. Cette opération participe à cette prise de conscience. Il faut tenter d’enlever toutes les barrières à l’achat des préservatifs et ne pas avoir un sentiment de malaise. Désormais chacun en trouvera là où il a envie d’en enlever ». Certaines petites voix polémiques se sont élevées pour rappeler l’inflation qu’a connu le préservatif.
Pour les citoyens et les corps de métier concernés par la mesure les avis sont partagés. Pour Gérard, buraliste au Reinitas, mais avant tout père d’une jeune fille, cette action est la bienvenue. Il ne peut s’empêcher de s’exprimer sur le sujet : « Plus on aura accès facilement à ce produit, mieux ça ira pour la planète. Je suis convaincu que c’est avec des petits gestes qu’on arrivera à un résultat un jour. J’irais même plus loin : ce serait encore mieux si les préservatifs étaient gratuits ». Selon l’homme, distribuer les préservatifs gratuitement reviendrait moins cher que les soins dus à la séropositivité. Les mots son lâchés.
Mais outre d’être moins cher, le préservatif sera également disponibles dans de nombreux endroits : chez les buralistes, les marchands de journaux et dans les librairies (20 000 nouveaux points de vente) . Une nouvelle qui réjouit un grand nombre de Niçois. C’est le cas de Basma, une pharmacienne du centre ville : »Je constate malheureusement une gêne chez les clients qui souhaitent acheter des préservatifs ici. C’est dommage que la société d’aujourd’hui ne soit pas plus large d’esprit. Je pense dque les jeunes seront plus tentés d’acheter ce produit en même temps que leur paquet de cigarettes. De toute façon, peu importe où cela se vend, ce qui compte c’est de se protéger ».
Changement de décor, changement d’ambiance. Carole, buraliste au Defly ne mâche pas ses mots : « C’est dans les pharmacies que le préservatif doit être disponible et non ici. A chacun son travail! »
Si tous s’accordent à approuver la baisse du prix du préservatif, il en est donc tout autre en ce qui concerne l’emplacement approprié à sa vente. La controverse est plus que jamais présente chez les professionnels concernés. Quand certaines pharmaciennes se montrent favorables à cette opération, d’autres en revanche ont un discours contraire sur la question. Trop puritaines, ou trop protectrices de leur profession, il ont attitude véhémente sur le sujet. C’est le cas de Patrick, buraliste sur l’avenue Félix Faure. Sans hésitation, il accuse les pouvoirs publics : « Il faut qu’ils arrêtent de nous endormir. Ils font ça pour noyer le poisson par rapport à la lutte anti-tabac.S’ils tenaient réellement compte des maladies, ils interdiraient le tabac. Mais ce commerce leur rapport beaucoup. Ce n’est pas en baissant le prix des préservatif et en les distribuant partout que les jeunes vont avoir le réflexe de se protéger ».
Reste une question : l’élargissement des lieux de distribution aura-t-il un impact positif sur la population ou faudra-il plus miser sur des opérations de prévention?