Pour la 16ème année consécutive, Forum réfugiés-Cosi a publié le 20 juin son Rapport annuel sur l’asile qui constitue une ressource unique en son genre.
Il décrit et analyse les conditions d’accueil et de protection observables en France et en Europe, en même temps qu’il donne un aperçu de la situation géopolitique de certains pays d’origine des demandeurs d’asile.
La Journée mondiale du réfugié est l’occasion de rappeler l’impératif de protection qui résulte des engagements internationaux de la France, de l’Union européenne et de ses États membres, alors que les déplacements forcés de population qui fuient la guerre et la persécution atteignent un niveau record.
Pour la 1ère fois, fin 2015, le seuil des 60 millions de déracinés a été franchi. 6 millions rien que cette année.
86% des réfugiés se trouvent dans des pays pauvres proches de la zone de conflit. La Turquie est le pays qui en accueille le plus (3,1M), en % de la population c’est le Liban : 18% de réfugiés.
Voilà plus d’un quart de siècle (1989) que la France n’avait enregistré un tel nombre de demandes d’asile, avec 74 468 premières demandes en 2015, année qui a vu l’Europe sollicitée par 1,3 million de requérants.
Au demeurant, notre pays est relativement peu affecté par l’actuelle « crise des réfugiés » – qui est surtout une crise de la gestion des réfugiés – en comparaison avec d’autres pays européens : si l’on rapporte le nombre de demandeurs à la population nationale, la France se situe au quinzième rang européen.
Cette augmentation du nombre de demandes de protection en France ne saurait donc déstabiliser un système d’asile que la réforme engagée en 2015 doit améliorer.
L’année 2015 a également été marquée par une forte augmentation du nombre des décisions de protection (19.500 en 2015, contre moins de 10.000 en 2012, soit un quasi doublement).
Or cette tendance s’accroîtra dans les années qui viennent avec l’arrivée de demandeurs d’asile « relocalisés » depuis la Grèce et l’Italie ou « réinstallés » depuis des pays de premier accueil comme la Turquie, le Liban et la Jordanie.
Les inquiétudes portent surtout sur l’évolution des politiques d’asile de l’Union européenne et de ses États membres.