Dans le cadre d’une consultation nationale des avocats, la présidente du Conseil national des barreaux, Julie Couturier, se rend dans différents barreaux de France. L’objectif ? Écouter, dialoguer et trouver des solutions pour mieux répondre aux enjeux de la profession. Le jeudi 27 juin, elle s’est rendue à Nice. L’occasion de l’interviewer sur cette consultation et sur l’avis de l’ensemble de la profession.
Depuis le 5 juin, Julie Couturier, se rend dans de nombreux barreaux de France. Avocate à Paris, elle préside actuellement le Conseil national des barreaux. Dans le cadre de ses fonctions, elle a lancé une grande consultation nationale. A ce titre, elle est chargée d’interroger les 76 000 avocats de France sur la perception qu’ils ont et sur leurs attentes par rapport à l’institution nationale. Le 27 juin, c’est à Nice qu’a eu lieu la consultation. Un moment attendu par l’avocate.
« Nous avons changé de monde et l’avenir nous promet des défis inédits. Nous aurons besoin d’être 76 000 pour les relever. Après plusieurs déplacements à Rouen, Agen et Lyon, je suis très heureuse de pouvoir aller à la rencontre de mes consœurs et confrères du barreau de Nice », exprime-t-elle.
Quelles sont les différentes préoccupations des avocats ?
« Il y a la question de l’intelligence artificielle et de la façon dont la profession s’empare de ce sujet. Il y a toutes les problématiques relatives à la juridictionnelle, la question de la représentation effective de la profession. C’est-à-dire comment on arrive à gagner des arbitrages auprès des pouvoirs publics, des parlementaires, du ministère. Comment on arrive à peser sur les réformes de procédure civile par exemple. Ça ce sont les différentes questions qui ont pu être abordées avec nos confrères ».
Ce sont uniquement des problématiques à Nice ?
« Ce sont des questions très variables selon les barreaux. Globalement, il y a quelques sujets communs qui reviennent régulièrement. Mais là, j’évoque ceux qu’on vient d’aborder à Nice. Mais, il y a évidemment d’autres préoccupations ailleurs ».
Parmi les autres préoccupations : l’identification des marchés d’avenir, la défense de l’égalité et lutte contre les inégalités au sein des cabinets, la sauvegarde des droits de la défense, le dialogue avec les magistrats ou encore la protection de leur secret professionnel.
Comment répondez-vous à ces attentes ?
« J’y réponds à l’échelle nationale. On invite les confrères à répondre à cette grande consultation nationale. On les écoute, par des rencontres, comme on vient de le faire pendant 2h30. Ensuite, on remonte tout ça au Conseil national des barreaux. Et puis, on va réfléchir à ces différentes problématiques une fois qu’on aura les résultats de la consultation nationale et de l’ensemble des retours des barreaux. On va voir quels sont les sujets qui reviennent le plus et ce sur quoi les confrères nous attendent ».
Comment est-ce que cela s’organise ?
« Alors la consultation nationale va être remplacée par une plateforme. C’est un mail sécurisé qu’on envoie à chacun des confrères en France. La plateforme sera en place jusqu’à fin septembre début octobre. Et ensuite, on aura un travail d’analyse des réponses et de restitution de ces réponses ».
Le Conseil national des barreaux fait le choix de (re)donner la parole aux avocats en mettant en place une plateforme numérique, évoquée par Julie Couturier. Elle permet à l’ensemble des avocats de voter et de donner leur avis à travers une quinzaine de questions.
En quoi cette consultation nationale est-elle importante ?
« Ce qui est intéressant, c’est que c’est un peu nouveau comme mécanisme. On instille de la démocratie participative dans notre système de démocratie représentative. C’est ça qu’il faut en retenir. C’est que l’institution nationale des avocats peut leur sembler un peu éloignée. Comme c’est à Paris, il peut y avoir une sorte de déconnexion entre les avocats en région, que ce soit à Nice ou ailleurs, et l’institution nationale ».
« C’est pour ça que, pour mieux servir et mieux représenter les confrères, on vient à leur rencontre pour leur expliquer ce que fait le Conseil national des barreaux. Celui-ci a un certain nombre de missions légales et offre un certain nombre de services que beaucoup de confrères ignorent. Donc, on vient leur expliquer un peu ce qu’on fait et on vient chercher, auprès d’eux, leurs attentes », ajoute-t-elle.
Le 4 juillet, Julie Couturier se rendra à Rennes. Puis à Poitiers le 11 juillet. À Bordeaux, le 12 juillet. Et enfin Nîmes, Tarascon, Carpentras et Avignon du 17 au 19 juillet 2024.