Henri Goués, de son vrai nom, était de ceux que l’on peut aisément qualifier de Saint homme. Un de ces bons samaritains qui tel Saint François d’Assise avait su laisser de côté sa popularité pour se consacrer à un combat perpétuel contre toute forme d’exclusion. On ne verra plus dorénavant cette silhouette composée d’une longue soutane noire surmontée d’un béret qui a redonné espoir et foi à de nombreuses personnes tant elle respirait l’humanisme et la charité.
La presse étrangère est unanime, elle aussi, en rendant un hommage à celui qui prit son courage à deux mains pour lancer un appel tout aussi retentissant que celui d’un certain Général : « Mes amis au secours… Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol. ». L’histoire pouvait commencer.
La libre Belgique titre « Le président des pauvres s’en est allé », « La France se retrouve orpheline d’un homme bon qui était la conscience d’un pays » souligne El Pais alors que The Independent le présente comme « un Saint de notre temps ». Hommage unanime d’une presse européenne bouleversée par la disparition de l’abbé le plus populaire du vieux continent.
C’est vendredi que la France va honorer son Abbé Pierre avec un hommage national rendu à la Cathédrale Notre Dame de Paris qui accueillera à cette occasion le Chef de l’Etat et l’ensemble de son gouvernement. L’inhumation aura lieu, elle, dans la plus stricte intimité en Seine-Maritime dans le village d’Esteville.
La France toute entière va donc dire adieu à une de ces plus emblématiques figures qui est certainement parti un peu trop tôt mais qui laisse derrière elle une vie de dévouement dont les prochains acteurs de l’élection présidentielle feraient bien de s’inspirer.
