Dans une conférence de presse donnée ce lundi, l’association Roya Citoyenne a exprimé sa colère après l’interpellation par la police de sept personnes le 13 mars dernier.
Mercredi 13 mars, au petit matin, sept personnes ont été interpellés à leurs domiciles, dont trois membres du Conseil d’administration de l’association. Sept brigades de la gendarmerie auraient été mobilisées pour mener à bien cette opération émanant d’une commission rogatoire d’un juge d’instruction de Nice. «On constate que les droits fichent le camp. On voit des procureurs qui se jouent des Droits constitutionnels et inventent de prétendus profits que feraient les citoyens solidaires», commente Henri Rossi, délégué régional de la Ligue des droits de l’homme.
Les personnes interpellés ont été placé en garde à vue pendant 30 heures pour le motif d’«aide à l’entrée et au séjour irrégulier» et ont subi de longs interrogatoires. L’association a découvert que plusieurs membres étaient mis sur écoute depuis près d’un an, et des perquisitions ont été effectués (ordinateur, portables, pièces comptables). À la source de tout ça, Roya Citoyenne est soupçonnée d’être en lien avec le passage d’une famille kurde en situation irrégulière jusqu’en Angleterre. Ce que dément totalement l’association. «On veut désigner Roya Citoyenne comme un réseau de passeurs qui aide des migrants à partir vers l’Angleterre, alors que nous avons une visée humanitaire et d’aide à la nourriture. On fait en sorte que ces personnes puissent exercer leurs droits», déclare René Dahon, membre de l’association.
En 2017, Roya Citoyenne avait fait l’objet d’une demande de dissolution émanant d’une autre association «Défendre la Roya» et de l’élu Olivier Bettati, proche de Marion Maréchal-Le Pen. Le tribunal de Nice avait autorisée Roya Citoyenne à poursuivre ses actions et condamné l’association d’Olivier Bettati à verser 5000 euros de dommages et intérêts à celle-ci. Néanmoins, selon les membres présents ce lundi, la sanction n’a jamais été appliquée.
«On assiste à la criminalisation d’associations humanitaires. On les attaque car elles dénoncent les dysfonctionnements de l’État, et elles finissent par être considérées comme des ennemis intérieurs», explique René Dahon.