Une rencontre, un débat, un échange surtout. Trois hommes, trois milieux complètement différents : Religion, Santé et Gastronomie. Trois imminents représentants : Monseigneur Sankalé, évêque de Nice, Jean-Jacques Romatet, Directeur du CHU de Nice et Jacques Chibois, avec trois étoiles au Guide Michelin, grand chef cuisinier à La Bastide Saint-Antoine à Grasse.Cette table ronde, organisée durant les Entreprenariales, est marquée par le calme des trois interlocuteurs. Les mots sont judicieusement trouvés, les termes réfléchis.
Dans la bible on trouve cette maxime : « L’excellence de l’esprit est un perpétuel festin. » Une formule bienvenue avec la présence conjuguée de Mgr Sankalé et Jacques Chibois. Et ce festin, Les auditeurs l’ont dévoré. Ils sont repartis avec de belles et savoureuses phrases comme celle prononcée par Mgr Sankalé : « Un pas ensemble vaut mieux que dix pas fait tout seul ». Cet homme de Foi, diplômé d’HEC, cerne et analyse avec justesse notre société.
Leur point commun c’est d’être des chefs, d’avoir des responsabilités. « Le pouvoir c’est être capable de faire. Ce n’est pas seulement occuper une estrade », explique Jean-Jacques Romatet. Il dirige 7000 personnes au CHU. Il doit montrer l’exemple, être suivi. Pour lui, avec humilité, « il ne faut pas se prétendre excellent mais avoir l’aspiration à l’être ». Il explique comment un CHU aspire à l’excellence : « Tout d’abord faire ce que l’on attend de nous. C’est soigner de la même façon un PDG et un SDF. Savoir ce qui est bon pour le patient. J’appelle cela l’exercice de notre responsabilité : être capable de donner à un patient le soin Y même s’il réclame le X. Enfin, c’est enseigner avec la volonté d’excellence en inculquant les valeurs précédemment citées. »
Même s’ils ont conscience de leur place de leader, ils aiment être au milieu de leur troupe. « Je faisais un pèlerinage lorsque j’étais en Guyane, avec de nombreux fidèles, jeunes et moins jeunes. Avec mes grandes jambes, je marchais en tête, sans peine. Mais j’ai pensé à tous ceux qui avaient un peu plus de mal. Je me suis arrêté et je les ai attendus, pour être avec eux. Dans la vie, un pas ensemble vaut mieux que dix pas faits tout seul », raconte Mgr Sankalé. C’est sa philosophie. Même s’il est en haut de la hiérarchie cléricale, il souhaite accompagner et être proche des catholiques, sans doute pour mieux les comprendre. Il en devient un évêque moderne, et pas seulement parce qu’il a un blog.
Jacques Chibois, lui, espère tous les jours voir le bonheur dans son restaurant, la plus grande preuve de son excellence et de sa compétence : « L’excellence, c’est être content quand je cuisine. Cuisiner, c’est un don, un art de vivre. Faire plaisir à quelqu’un, à mes clients. L’excellence, c’est se lever tous les matins et avoir envie de donner le meilleur. Même si parfois les produits ne sont pas conformes à mes attentes, c’est parvenir à en faire le meilleur plat possible. Il faut donc se remettre en question chaque matin. Être rigoureux. L’excellence se trouve en ajoutant plein de petites attentions. Dès qu’on met un peu moins d’attention l’excellence s’en va. Et le client peut repartir déçu. Pour moi l’excellence, c’est donc lorsque je vois le bonheur des gens en ressortant du restaurant».
Avec les exemples de Jean-Jacques Romatet, Monseigneur Sankalé et Jacques Chibois on peut conclure en disant qu’exceller c’est être compétent, être à un poste auquel on aspirait, avoir toutes les qualités pour l’occuper et satisfaire le plus grand nombre.
Vincent Trinquat
Que penser-vous de l’Excellence et des définitions données par les trois intervenants ? Qui est excellent ? A vous d’en débattre sur notre forum. Donnez votre définition de l’excellence.
