2016 constituera, pour l’Etat-nation en Europe, une mise à l’épreuve décisive. D’une part, la probable nouvelle crise migratoire que l’Europe connaîtra cette année devrait à nouveau interroger l’identité culturelle des vieux ensembles du continent. D’autre part, la volonté d’accélérer l’intégration économique des Etats-membres finira d’achever l’autorité des Etats-nations au profit de l’ensemble communautaire.
Depuis le traité de Maastricht, une tendance centrifuge est à l’oeuvre contre l’Etat constitué par un ensemble national qui excède l’affinité culturelle étouffée depuis des siècles par le centralisme des Etats-nations.
L’exemple majeur vient du dossier Brexit: Un départ de la Grande-Bretagne constituerait un choc. Mais il ouvrirait la porte à un véritable fédéralisme, et il affaiblirait plus la Grande-Bretagne que l’Union. La sécession probable de l’Ecosse en est la preuve.
En ce sens, l’Union déstabilise les Etats-Nations par le haut et par le bas. Par le haut, elle affaiblit les pouvoirs centraux historiques en diluant leur autorité dans un ensemble fédéral contraignant où les grandes décisions sont intégrées . Par le bas, elle offre une sortie aux entités qui espèrent quitter le giron du pouvoir central qu’elles contestent.
Plusieurs « régions » françaises se sentent pousser des ailes à l’idée d’ adhérer directement à une entité européenne auprès de laquelle elles externaliseront les sujets majeurs de gouvernance, comme la politique économique.
L’Union parviendra-t-elle à imposer une autorité nouvelle?
Garibaldino