Ce 22 janvier, les discussions de la réunion du conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne seront alimentées par les prévisions d’une inflation historiquement faible à long terme (-0,2 en décembre 2014)
Celle-ci ne peut pas être expliquée que par les cours actuels des prix du pétrole. Les anticipations d’inflation à long terme mettent ainsi en cause la capacité de la BCE à atteindre sa cible d’inflation (fixée à 2%).
L’autorité monétaire européenne n’a pas d’autres choix que de frapper fort en intervenant massivement sur les marchés de dettes privées et publiques afin de contourner le canal du crédit bancaire actuellement inopérant et d’abaisser les taux des emprunts publics en deçà des anticipations de croissance économique.
Le temps presse si elle veut éviter le piège de la spirale déflationniste : allègement de la masse salariale, gel des investissements, pression sur les fournisseurs, demande asphyxiée !
En dépit de conditions de refinancement extrêmement favorables, l’activité de crédits des établissement bancaires est insuffisante pour relancer la consommation des ménages et l’investissement des entreprises.
En acquérant des titres adossés à des crédits accordés à des entreprises, la BCE rend solvable des acteurs économiques qui actuellement présentent une probabilité de défaut trop importante pour être financés par les établissements bancaires. L’efficacité de cette action est néanmoins limitée par l’étroitesse actuelle de ce compartiment de marché.
L’achat massif d’obligations souveraines par la BCE pourrait se traduire par un nouveau fléchissement des taux des emprunts publics, à un niveau inférieur à celui de la croissance économique.
Le niveau d’endettement public dépend directement de l’écart entre le taux d’emprunt et le taux de croissance. Il est donc essentiel dans un contexte de défiance à l’égard de la soutenabilité des dettes publiques que les taux d’intérêt souverains soient à leur plus bas niveau possible.
Le succès du quantitative easing 5QE) de la BCE est donc une condition vitale de la relance de l’économie de l’Europe.