Argument de choc, la ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur a été au centre de l’attention et débat de l’assemblée générale de la Chambre de Commerce et Industrie qui s’est tenue hier.
Plus prosaïquement , les élus et décideurs azuréens ont déjà sur la conscience la ratage dans les années 2000 du prolongement du TGV jusqu’à Nice grâce à la guerre intestine entre les maires de l’époque de Marseille, Toulon et Nice ( les deux premiers étant toujours en place !).
Maintenant, faute de pouvoir relancer cette option par manque de capacité d’investissement de la SNCF qui s’est portée sur d’autres dossiers, une solution partielle mais intéressante est envisageable:
Suite à la décision Ministérielle (DM) de juillet 2013, un projet en plusieurs phases pourrait alléger une situation de plus en plus pesante et qui risque de plomber la mobilité dans le département avec des conséquences lourdes pour l’économie et le tourisme local.
Imaginez-vous un développement entrepreneurial de l’Eco-vallée de la Plaine du Var , une relance de la technopole de Sophia Antipolis, l’essor au niveau mondial du pôle des parfums de Grasse, du tourisme lié l’événementiel de Cannes avec Nice à 2h30 de Marseille, 5h30 de Paris et, côté est, Milan et Turin à près de 5 heures ?
Que prévoit ce projet qui a tout de même des temps « bibliques » en ce siècle où tout va à la vitesse de la lumière ? Une modernisation de la ligne actuelle même si par étapes successives et des cadences temporelles qui ne font pas rêver :
Priorité 1 de la LN PCA, les tronçons Siagne-Nice et Marseille-Aubagne, dans les priorités nationales à engager avant 2030 avec des enveloppes respectives de 4,2 Mds € et 2,5 Mds €
Priorité 2, tronçons Le Muy-Siagne et Aubagne-Toulon, dans les projets à engager entre 2030 et 2050 avec des enveloppes respectives de 2,1 Mds € et 3,8 Mds €
Priorité 3, tronçons Toulon-Le Muy et Nice-Italie, à réaliser au delà de 2050
Les bénéfices attendus de la phase 1 sont deux gares nouvelles à Nice-Aéroport et Sophia Antipolis (si un accord pourra être trouvé aux niveau des mairies qui à ce jour la refusent en bloc) , un TER toutes les 8 mn entre Cannes et Nice en heure de pointe, un temps de 7 mn entre Sophia et Nice avec des formidables retombées pour la liaison Eco-Vallée-Technopole SA.
Pour les plus jeunes, la priorité 2 prévoit une gare nouvelle au Muy, 6 TER/heure entre l’est Var et les Alpes-Maritimes, un temps de parcours de 15 mn entre Le Muy et Sophia, un temps de parcours Marseille-Nice de 1h40 au lieu de 2h30 actuellement, un doublement du nombre de trains grandes lignes en heure de pointe.
Ceci dit, il ne faut pas manquer le coche, autrement on rate cette dernière chance et au-revoir… Nice et sa région risquent de rester enclavé avec comme seule perspective un trafic autoroutier en augmentation jusqu’à la paralysie et une pollution accrue !
Les entreprises azuréennes veulent réagir à cet état des choses franchement inacceptable et sonnent le clairon de la mobilisation.
Concernant la priorité 1, La pré-concertation , qui vient de démarrer et se terminera début juillet, sera suivie d’une concertation entre septembre et décembre.
L’objectif est d’obtenir une validation ministérielle du tracé, permettant d’engager la réalisation du dossier d’enquête publique.
Si tout va bien, il y aura certainement des recours et autres aménités au nom de la démocratie , les travaux pourraient démarrer en 2022 pour une conclusion en 2028.
Dans ce genre de dossier , l’expérience nous dit que le conditionnel est obligatoire. Pour les citoyens, ce qui est obligatoire, c’est avoir beaucoup de patience.