En ces temps de débats, la réalité des chiffres aide à situer la situation à sa juste place , sans exploitations idéologiques ni médiatiques auxquelles hommes politiques et personnages de l’informations se livrent au quotidien.
Au cours du premier trimestre 2018, 131 000 nouveaux demandeurs d’asile ont demandé une protection internationale dans l’Union européenne. Un chiffre en baisse de 15 % par rapport au quatrième trimestre de 2017.
Majorité des demandes effectuées en Allemagne, en France et en Italie
Au cours du premier trimestre 2018, le plus grand nombre de nouvelles demandes a été enregistré en Allemagne avec 34 400 nouveaux demandeurs, soit 26 % du total. La France arrive en deuxième position avec 25 300 nouveaux demandeurs, (19 %), suivie de l’Italie avec 17 800, (14 %) et de la Grèce (13 000, soit 10 %).
Parmi les États membres comptant plus de 2 000 nouveaux demandeurs d’asile au premier trimestre 2018, c’est en Autriche (-30%), en Allemagne (-25%), en Suède (-24%) et en Italie (-22%) que le nombre de nouveaux demandeurs d’asile a le plus diminué par rapport au trimestre précédent. En revanche, des hausses ont été enregistrées en Belgique et en Espagne (+9% chacun) et aux Pays-Bas (+7%).
Augmentation des acceptations en période de crise migratoire
Dans l’ensemble de l’Union européenne, la crise migratoire qui a débuté en 2015 a entraîné une très forte augmentation des acceptations de demandes d’asile la même année, où plus d’un million de demandes ont été enregistrées.
Les 28 ne sont toutefois pas parvenus à s’entendre sur la répartition des réfugiés. En septembre 2015, la chancelière allemande Angela Merkel décide en effet d’accorder l’asile à tous les réfugiés syriens arrivés sur le sol allemand. Mais la même année, la Hongrie ferme l’accès à son territoire par une clôture barbelée. Le système des hotspots, centres d’enregistrement des migrants destinés à répartir les nouveaux arrivants, n’a pas fonctionné. Face à l’afflux de migrants et de critiques européennes, l’Allemagne a rétabli le contrôle aux frontières, comme d’autres pays européens.
Syrie, Irak, Afghanistan et Nigéria : principaux pays d’origine des demandeurs
Comme en 2016 et 2017, les citoyens de Syrie sont les plus nombreux à demander une protection internationale, ils étaient 15 800 primo-demandeurs au premier trimestre 2018. Les Syriens devançaient les Irakiens (9 200), les Afghans (7 700) et les Nigérians (6 400). Au cours du premier trimestre de 2018, les demandeurs originaires de ces pays représentaient 30 % des primo-demandeurs d’asile.
Près d’un million de demandes d’asile encore en suspens
Le nombre de demandes en instance reste considérable : fin mars 2018, plus de 892 000 demandes d’asile dans les États membres de l’UE étaient en cours d’examen par les autorités nationales. Ce chiffre est néanmoins en baisse de 10% par rapport à mars 2017 et de 4% par rapport à décembre 2017. Avec 420 300 demandes en attente à la fin mars 2018, soit près de la moitié du total de l’UE (47 %), l’Allemagne détenait la part la plus importante, devant l’Italie (143 400 soit 16 %) et l’Autriche (51 400 soit 6 %).
Cependant ces chiffres sont à relativiser lorsque l’on s’intéresse au pourcentage de nouvelles demandes par rapport à la population totale du pays.
Ainsi, au premier trimestre 2018, le taux le plus élevé de nouvelles demandes a été enregistré à Chypre avec 1 551 nouveaux demandeurs par million d’habitants. La Grèce suit avec 1 204 pour 1 million, puis Malte (856) et le Luxembourg (753). En revanche, les taux les plus bas ont été observés en Estonie (7 demandeurs par million d’habitants), en Slovaquie (8), en Lituanie (13), en Pologne (15) et en Roumanie (18). Au cours du premier trimestre 2018, on comptait au total 257 nouveaux demandeurs d’asile par million d’habitants dans l’ensemble de l’UE.