La commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides a présenté son programme établissant une Europe de la santé. Tirant les leçons de la crise sanitaire actuelle, l’exécutif européen veut créer une nouvelle agence et renforcer les compétences de celles déjà existantes pour mieux faire face aux prochaines pandémies.
La commissaire chypriote a dévoilé le projet de l’exécutif européen pour créer « une Union européenne de la santé » et « faire de la crise sanitaire une opportunité ».
Élément phare du projet de la Commission, la création « d’une nouvelle autorité, baptisée ‘Health Emergency Response Authority’ (HERA) », établie sur le modèle de « l’autorité américaine pour la R&D [recherche et développement] avancée dans le domaine biomédical [Barda].
Les contours de cette future agence sont encore flous mais doivent faire l’objet d’une proposition formelle, fin 2021, pour une entrée en service attendue en 2023. A l’image de son modèle américain, cette autorité pourrait également « investir très tôt dans la R&D pharmaceutique.
En complément de cette nouvelle autorité sanitaire, la Commission européenne souhaite également pouvoir activer un mécanisme d’intervention d’urgence de l’UE (EU emergency response mechanism) indépendamment de l’Organisation mondiale de la santé.
Ce qui lui donnerait « de la flexibilité pour déclarer immédiatement une situation d’urgence et commencer à faire des stocks, à lancer des marchés publics et avoir une réponse précoce”, complète la commissaire chargée de la Santé .
En parallèle, l’Agence européenne des médicaments (EMA) verrait elle aussi son mandat renforcé et serait dotée « de tâches et effectifs supplémentaires, pour surveiller les risques de pénuries de médicaments et dispositifs médicaux, et pour faciliter les essais et procédures d’approbation de potentiels traitements cruciaux”.
Dans cette même optique, la Commission européenne souhaiterait renforcer les pouvoirs du Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC). Actuellement, celui-ci « se limite à présenter des données scientifiques, ce qui laisse à chaque capitale nationale la responsabilité d’interpréter la signification de ces données”. Dans la proposition de la Commission, l’ECDC pourrait « formuler des recommandations politiques ».
Si les propositions de la Commission sont approuvées par les gouvernements et les députés européens, ces réformes seraient immédiatement applicables et pourraient renforcer les pouvoirs de l’UE dans la lutte contre la pandémie actuelle, dont la plupart des pays européens connaissent une recrudescence.