Le dîner annuel de gala du CRIF *a réuni sous la verrière d’un prestigieux palais face à la Méditerranée, le gotha de la communauté juive niçoise, les élus du territoire et les autorités civile et militaires.
C’était une de ces soirées dénommée « the place to be » et, en effet, plus de 300 personnes étaient là pour voir et pour être vues.
L’occasion pour Roger Cukierman, le président national de l’association et figure éminente de cette communauté confessionnelle, de livrer quelques commentaire sur l’année qui va bientôt se terminer, qu’il a défini comme « rude ».
En fait, comment oublier les événements du 9 janvier qui ont marqué l’année et les nombreux actes anti-sémites qui ont suivi et pour lesquelles le dirigeant espère voir les auteurs sanctionnés avec sévérité comme il méritent ?
Pour en arriver aux élections régionales toues récentes , à l’occasion desquelles le voix du CRIF s’est élevée publiquement pour s’opposer au succès du FN, que Roger Cukerman définit un « parti populiste et xénophobe « .
« Le résultat conforme à nos souhaits nous permet de tenir notre dîner ici à Nice, une ville que je connais bien pour y avoir vécu pendant la deuxième guerre mondiale, dans un climat apaisé. En cas contraire, comment ne pas exprimer nos inquiétudes ? ».
Homme d’expérience, le président du CRIF, revenu aux affaires en 2013 après avoir exercé pendant deux mandats de 2001 à 2007, revient sur l’actualité avec une analyse qui ne laisse pas la place à l’émotion mais se positionne en perspective: « La réaction des services de l’Etat et la mobilisation de la population, c’est une bonne chose et témoigne que l’ensembles des citoyens ont bien assimilé où est le combat: les valeurs républicains et notre mode de vie contre l’obscurantisme et la radicalisation « dit-il d’une voix calme.
Pour continuer: » Maintenant il faut agir sur les causes à travers l’éducation nationale et l’économie pour enlever à ces « fous de dieux » le terrain où prospèrent l’ignorance et ce sentiment d’exclusion qui sont l’alibi de la révolte ».
Un sujet sensible est celui du départ vers Israël des juifs français que certains voudraient massif pour des raisons de sécurité.
Roger Cuberkian préfère s’en tenir aux chiffres: en 2015, près de 8 000 personnes ont émigrés contre 7 000 en 2014. Une augmentation qui n’a rien d’un exode. Et ce, sans comptabiliser les retours d’Israel vers la France.
» Bien sur, nous savons que notre communauté est une cible prioritaire des islamistes et je trouve légitime que certains se décident à partir. Mais, j’estime qu’on doit faire face à l’adversité là où elle se manifeste » analyse le président.
Sa conclusion ? » L’Europe a devant elle un ennemi qui s’attaque à sa civilisation, à ses traditions et à son mode de vie. Pour le combattre, il faut être vigilant et réagir ».