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22 novembre 2024

La crise italienne: Berlusconi précipitera aussi l’Europe dans le chaos?

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Aujourd’hui en Italie, suite à la crise provoqué par la démission des ministres du parti berlusconien PDL , le Président du Conseil ( des Ministres) Enrico Letta demandera aux députés et sénateurs un vote de confiance au gouvernement qu’il préside.


italie-bouee.jpg Si le résultat est acquis à la Chambre des Députés, sans le vote des sénateurs de la droite, une majorité ne serait pas possible au Sénat et donc Enrico Letta devrait logiquement démissionner et rendre son mandat au Président de la République Giorgio Napolitano.

Mais, comme on l’a écrit, si… et seulement s’il n’y aura pas de sénateurs « pidiellini » (les ministres démissionnaires eux-mêmes ?) et quelques élus du M5S (Celui de l’ancien comique Beppe Grillo et du gourou de l’informatique Roberto Casalegno) qui, dans le secret des urnes ou même en se dissociant des directives de son parti, voudront apporter leur soutien à Enrico Letta. Ce ne serait pas la première fois en l’espèce !

En tout cas, ce jour sera celui du chaos institutionnel pour l’Italie avec des retombées possibles et certainement nuisibles au niveau européen, voire celui du commencement de la fin de la carrière politique de Silvio Berlusconi. En politique, gare aux battus et attention aux chiens qui deviennent des loups !

La démission de cinq ministres du Peuple de la liberté du gouvernement dirigé par le démocrate Enrico Letta, le 28 septembre, a donc provoqué un véritable séisme politique en Italie.

Ce choix personnel de Silvio Berlusconi est critiqué de manière quasi unanime par la presse italienne. Le chef du PDL, Silvio Berlusconi, a provoqué cette crise gouvernementale à quelques jours d’un vote au Sénat sur son éventuelle destitution, suite à sa condamnation pour fraude fiscale. Motif officiel : son refus d’entériner plusieurs mesures budgétaires, dont la hausse de la TVA qui a lui même provoqué avec la crise du gouvernement!

Ferruccio De Bortoli, directeur du quotidien milanais Le Corriere della Sera se fait le porte-parole des « modérés » qui constituent le cœur de son lectorat, mais aussi de l’électorat de Silvio Berlusconi, et qui sont aujourd’hui « indignés ».

Le choix irresponsable de Berlusconi et de ses fidèles […] a le goût amer des gestes inconsidérés et désespérés. Il ne sert à rien. Il ne modifie pas d’une virgule le destin judiciaire du Cavaliere, mais il pousse un pays en otage au bord d’un nouveau précipice. Le coup porté au gouvernement Letta […] cause un dommage incalculable en particulier à l’électorat de Berlusconi, constitué de familles et d’entreprises. […] L’argument du Cavaliere — une réaction instinctive à l’excès de taxes — n’est qu’un prétexte insensé.

Le directeur de La Stampa de Turin , Mario Calabresi, se mobilise lui aussi pour dire « basta » à une crise jugée « inutile et désastreuse » :

La décision inattendue de Silvio Berlusconi de faire démissionner ses ministres pour faire tomber le gouvernement, est un coup très dur porté à notre pays. Une humiliation qui nous précipite dans le chaos, dans le manque de crédibilité ; qui nous remet sous surveillance, qui confirme tous les pires préjugés sur les Italiens. Dans 15 jours, il faudra présenter le budget 2014, le moment-clé pour ceux dont, comme nous autres, les comptes sont fragiles; le 15 novembre, les évaluations européennes vont tomber ; notre dette remonte dangereusement ; le FMI a parlé du risque pour l’Italie.

Le Cavaliere a annoncé récemment la refondation de Forza Italia et qui devrait se présenter à la place du PDL, jugé trop indiscipliné, aux prochaines élections.

En fait, Berlusconi dispose encore de consensus politique et, encore plus, de pouvoir économique et médiatique. Et il les utilise, si ce n’est pour imposer ses choix, pour bloquer ceux des autres. Un ultimatum après l’autre. Et avant, pour contrôler les dissentions qui se répandent dans ses rangs. C’est pour cela que Berlusconi résiste. Jusqu’à la fin. Parce qu’il lutte pour sa survie politique.

C’est pour cela qu’il veut voter au plus vite. Parce que, depuis sa fondation, en 1994, jusqu’aux dernières élections, en février 2013, Berlusconi, excellent propagandiste et généreux en promesses populistes , a toujours donné le meilleur de soi lors des campagnes électorales. C’est pour cela qu’il a transformé la vie politique en une campagne électorale permanente.

Et aujourd’hui, pour résister aux menaces extérieures et aux tensions internes au parti, il a besoin de nouvelles élections — au plus vite.

Mais cette fois-ci il en aura l’opportunité ? Silvio Berlusconi est aussi le propriétaire du club de football du Milan AC qui a toujours utilisé comme un vitrine de sa réussite personnelle.

Il connait donc les règles du sport: n’est-il pas en train de jouer le match de trop ?

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