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3 décembre 2024

La Diam’s scintille sur la Côte d’Azur

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Le temps d’un concert, la Pinède de Juan-les-Pins s’est transformée en boîte de nuit. Diam’s, avait chauffé à blanc une salle surexcitée. Au programme, poing levé, jeux de gamins, contestation et plein d’amour.


diams-2.jpg « Tout le monde la main en l’air ! », Diam’s est le DJ de la soirée. Voix roque, sauts périlleux, sourire et coups de gueule ciblés. Diam’s est une femme qui a tout d’un garçon manqué. Large maillot écarlate, jean roulé aux mollets, baskets blanches, elle rape avec naturel.

Pas grosse tête pour deux sous, elle rend hommage aux copains. « Aïam, s’il n’avait pas ouvert les portes, je ne serai pas là ce soir ». Joueuse, elle clash avec son DJ et son pianiste, s’amuse à faire tourner le public en bourrique, quatre pas à gauche, quatre pas à droite, allez, on fait les marionnettes. Diam’s a tant d’amour à donner, tans de joie à communiquer. « Dans ce monde, il n’y a plus de cœur, il n’y a que de la haine. La musique se prostitue. Il n’y a que des chanteurs comme moi qui vous respectent et qui travaillent », hurle-t-elle.
Son rap est bien à elle. Plus sensible, moins agressif et surtout compris par tous. « J’aime Diam’s d’abord parce que c’est une femme », explique Amel « mais aussi parce qu’elle est naturelle et on comprend tout ce qu’elle dit, c’est important ».

Ses thèmes de prédilection ? L’amour, le racisme, la femme, la banlieue. Les titres phares de son nouvel album « Dans ma bulle » fusent dans la Pinède comme des grenades. « Un mec mortel », « La boulette », « Par amour », « Ma France à moi », « Marine »… Trouvent un écho retentissant dans tous les cœurs. « Je soutiens son combat », confie Claire « Quand elle chante « Marine », j’ai envie de lever le poing et de combattre le racisme ».
Militante, Diam’s raconte sa France. « Ma France à moi elle parle en SMS, travaille par MSN,
Se réconcilie en mail et se rencontre en MMS, Elle se déplace en skate, en scoot ou en bolide,
Basile Boli est un mythe et Zinedine son synonyme ». Sa France à elle est à Juan-les-Pins ce soir. Dans le public, l’âge, l’origine et le sexe n’ont plus d’importance. Tout le monde a le poing levé pour contester.

Fidèle à ses engagements, Diam’s fait une courte pause civique : « Aux armes la jeunesse ! On est en 2006. Les élections c’est dans un an. Allez voter ! » L’extase du public est à son apogée. « C’est ma soirée », enchaîne la pétillante métisse. « C’est lady’s night ce soir !» L’air familier retentit dans la salle. On découvre alors une autre Diam’s, féminine, séduisante, coquine. Elle s’entoure de ses deux danseurs, plus sympathiques que plastiques, joue à la femme fatale, se déhanche à faire craquer les plus sceptiques. Puis, celle qui défend les rondeurs rape « La boulette ». Immédiatement, le public féminin s’anime. « S D I A M D I D I A M S D I A M D I D I A M Ouais grosse ». On s’assume. Diam’s donne l’exemple, ces dames suivent. Toutes ensemble, on montre qu’on peut être ronde et désirable.

diams-3.jpg Cette gamine de 25 ans s’amuse à présent d’imiter un basket-balleur, noue une serviette autour du cou, fait mine de taper dans le ballon, en synergie avec son DJ, marque un panier. Puis disparaît. Le public s’apprête déjà à crier « une autre », mais Diam’s revient aussitôt : « On vous fait en général le coup du faux départ, mais on ne tient jamais longtemps. Et puis c’est l’occasion de changer de costume ». Le changement n’est pas spectaculaire. Toute la bande enfile une casquette et continue de plus belle. « Vous n’êtes pas fatigués ? On va vous fatiguer alors », promet la rapeuse. Et c’est parti pour une folle farandole.

Après la séquence petit mec, Diam’s s’improvise langue de vipère. « Il y a dix ans, quand j’ai commencé, « Suzy » est venue me voir. Elle m’a dit, c’est toi Diam’s ? Moi c’est Suzy, je rape, toi, tu fais n’importe quoi. Eh bien, j’aimerais bien dire à Suzy, j’espère qu’aujourd’hui elle rame bien à Juan-les-Pins ». Sans rancune Suzy et tous ceux qui ont mis les bâtons dans les roues de ce rouleau compresseur de Diam’s.

Le concert se termine en queue de poisson : « Juan-les-Pins, ça déchire ! », crie Diam’s. « Tellement que je vais tous vous prendre en photo pour mon site internet. Merci à tous, merci à Juan, merci à tous les bénévoles et à tous les gens qui nous ont fait à manger ». Chez Diam’s, pas de faux semblants. La bande se disperse et ne reviendra plus. Jeff est déçu : « D’habitude j’aime pas le rap mais là, c’est différent. J’aurais aimé que le show continue ». A ses côtés, Mélanie approuve : « C’était formidable, elle a toujours le sourire et elle est restée simple. J’ai adoré ».

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