Ce jeudi 22 février, le Centre Universitaire Méditerranéen a accueilli une conférence sur la préservation des bateaux des Alpes-Maritimes. Associations, représentant de la fondation du patrimoine et passionnés étaient réunis.
Pointus, gourses, tartanes… Ces bateaux ont animé pendant des siècles les rivages du département. Des associations de passionnés s’efforcent d’entretenir, de restaurer et faire naviguer ces « bateaux d’intérêts patrimoniaux ». Parmi elle, l’association pour la sauvegarde du patrimoine maritime de Villefranche-sur-mer. Paul-Jo Masnata, vice-président, a évoqué avec passion ses souvenirs de construction de bateaux. Son métier de charpentier de marine est aujourd’hui rare. Il est difficile d’accès comme l’a souligné Thierry Pons, président de la Fédération du Patrimoine Méditerranéen. Dès l’âge de 14 ans, il se passionne pour les bateaux en bois et souhaite en faire son métier. Mais, il se retrouve confronté à la difficulté de trouver une formation. Il a précisé « le métier n’existe plus, c’est dramatique, car vous n’avez plus aucune reconnaissance« . Paul-Jo Masnata a détaillé les spécificités du métier et des divers bateaux traditionnels méditerranéens notamment les pointus et les bateaux à voiles latines. Le public présent d’amateur a ainsi pu se rendre compte de la complexité de ce travail.
Restaurer ces bateaux anciens permettent de leur donner une seconde vie. Les bateaux en bois sont certes très jolis, font certes partie de notre identité méditerranéenne, mais ils demandent énormément de temps et de moyens financiers. Les associations peinent à recueillir les fonds nécessaires à leur survie. C’est pourquoi la fondation du patrimoine, créée en 1996, s’investit pour cette préservation. Afin d’agir, elle dispose de plusieurs moyens tels que l’appel aux dons, la mission patrimoine de Stéphane Bern (depuis 2017) et les mécénats. En lançant des appels à la générosité, chaque français peut apporter son aide financièrement aux projets des multiples associations.
Sauvegarder le patrimoine maritime
Afin d’y parvenir, en 1995, Thierry Pons fonde l’association Aventure Pluriel. À travers un grand nombre de projets de restauration, de réflexion et de navigation, sauvegarder le patrimoine maritime et fluvial est possible. L’objectif de Thierry est de réfléchir comment faire vivre ses bateaux. Il a expliqué que » les gens ne sont pas conscients de ce qui est exposé sous leurs yeux ». Les bénévoles récupèrent des bateaux laissés à l’abandon dans les chantiers navals. Puis, ils les restaurent afin d’un jour pouvoir les refaire naviguer. De plus, l’association accompagne les propriétaires de bateaux en mettant à leur disposition tout le matériel nécessaire à leur restauration. La principale difficulté demeure toujours financière. Acheter un bateau, assurer son entretien, payer une place dans un port, tout cela coûte très cher. C’est une forte dépense pour seulement quelques jours de navigation par an. Afin de couvrir ses frais, l’association propose une adhésion ou encore des sorties en mer pour découvrir les beaux paysages de la région.
Enfin, la mise en place de bateaux partagés est l’occasion de réunir des passionnés à moindres frais. Ils permettent de soutenir réellement la conservation du Patrimoine Maritime. Pour 70, 100 ou 130 euros par mois, chacun peut disposer d’un bateau, en ayant la jouissance exclusive 30 jours par an. Une charte a été élaborée et régit le fonctionnement des bateaux en précisant les engagements réciproques.
Pour Thierry, la région PACA a la plus grande collection de bateaux traditionnels en France avec 500 bateaux. Sur le territoire français, 1600 bateaux détiennent la reconnaissance d’intérêt patrimonial. La fondation du patrimoine soutient les associations pour que le patrimoine maritime ne disparaisse pas.