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2 novembre 2024

La France a-t-elle vraiment des racines judéo-chrétienne ?

En premier lieu , par honnêteté intellectuelle, la race humaine de racines mais des origines.

Ce sont les arbres qui ont des racines, ils sont figés sur place.

Comme l’expliquent les anthropologues, depuis Sapiens , les hommes ( et femmes) se sont toujours déplacés dans la cadre des migrations . L’histoire du monde a été ainsi façonnée.

Le qualificatif de « judéo-chrétien » est historiquement étranger au catholicisme, et dans une certaine mesure, à la France.

Si l’on part du principe que notre pays est originellement d’essence catholique, il est impératif de rappeler que le catholicisme n’est que très peu judéo-chrétien.

L’omniprésent héritage antique en fait plutôt une religion pagano-chrétienne.

Beaucoup d’historiens voient en la Vierge Marie l’interprétation chrétienne de l’antique Déesse Mère. Quant aux saints, vénérés de manière fétichiste par certains, on peut facilement y reconnaître les esprits et les génies d’antan ; comme eux, ils sont dotés de pouvoirs tels que la thaumaturgie ou la prophétie ; comme eux, ils veillent sur une source, une forêt, un village, un corps de métier.

Tel n’est pas le cas du judaïsme où Dieu est un Être Absolu : omniprésent, omniscient et omnipotent, sans aucun intermédiaire entre Lui et les Hommes. Surtout, le féminin y est absent, quand il n’est pas voué aux gémonies.

Et que dire des lieux de culte… Contrairement aux synagogues juives et aux temples protestants sobres et dépouillés, les églises catholiques sont richement ornées, pleines de représentations imagées, à l’instar des sanctuaires antiques dressés par nos ancêtres pour leurs dieux poliades.

Idem pour les processions religieuses et les traditions entourant certaines fêtes comme Noël, Pâques ou la Chandeleur, directement issues de l’époque préchrétienne.

Or, n’oublions pas que l’art (surtout religieux) est très mal vu par le dieu Yahvé… Ne dit-il pas à Moïse : « Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les mers » ?… Voilà qui contraste avec les belles basiliques romanes et gothiques du Moyen-âge, véritables chefs d’œuvre artistiques pour toute personne, nonobstant sa religion.

La liturgie catholique elle-même repose en grande partie sur des éléments rituels, alors que dans le judaïsme et le protestantisme, seule l’interprétation de lectures bibliques est au cœur de la célébration déritualisée. La part belle y est ici faite aux objets liturgiques, aux écrits patristiques, aux reliques, aux processions, et d’autres éléments qui puisent leurs racines dans un passé non-biblique mais hérité d’un passé européen et préchrétien.

Les quelques exemples évoqués ainsi que d’autres, établis par de nombreux historiens, anthropologues et sociologues) relient le catholicisme – en particulier le catholicisme français – à ses racines païennes plus qu’aux écrits hébraïques dont la portée et l’influence furent infiniment plus grandes pour le protestantisme.

L’honnêteté intellectuelle et un minimum de connaissances historico-religieuses doivent nous amener à reconsidérer la supposée judéo-christianité de notre pays.

Il semble plus salutaire de cesser d’invoquer cet hypothétique judéo-christianisme et de défendre la vision d’une France laïque mais fière de ses racines pagano-chrétiennes.

Car si la Bible est fondatrice de la foi chrétienne, les Celtes, les Germains, les Grecs et les Romains – qui n’étaient pas chrétiens- sont quant à eux fondateurs de notre civilisation.

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