L’adoption le 10 mai 2001 de la loi Taubira avait suscité l’espoir de voir se tourner la page de 150 ans de déni et de silence sur ces faits, responsables de la mort prématurée de milliers d’hommes et de femmes dans les colonies françaises d’outre-mer.
Le texte avait notamment instauré l’obligation d’accorder « la place conséquente » que la traite négrière et l’esclavage méritent dans les programmes scolaires et programmes de recherche. Le 10 mai a été érigé journée nationale de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition.
Soulevée dès l’abolition définitive de l’esclavage en 1848 en France, la question de la réparation financière ne se concrétise que pour les propriétaires d’esclaves qui sont alors indemnisés au titre du préjudice subi.
Rien n’est versé aux 250 000 esclaves que comptait la France à la veille du décret d’abolition, dont près de 90 000 en Guadeloupe, 75 000 en Martinique, 60 000 à la Réunion et 12 000 en Guyane.
Casse-tête juridique et généalogique, la question de la réparation matérielle divise jusque dans les rangs des associations et descendants d’esclaves.
Doit-on s’en tenir aux propos du poète martiniquais Aimé Césaire selon lequel « il n’y a pas de réparation possible pour quelque chose d’irréparable et qui n’est pas quantifiable ? »
« La seule dette qui doit être réglée » aux descendants d’esclaves « c’est de faire avancer l’humanité », soulignait François Hollande en 2015.