Le Comité franco-italien pour la défense et le développement de la ligne Nice-Cuneo-Ventimiglia organise une manifestation publique ce samedi 20 septembre sur la place Masséna.
Les usagers de cette ligne et les habitants des communes environnantes demandent l’engagement au plus tôt des travaux de réfection de la ligne, la révision de la Convention inter-Etats (France et Italie) de 1970, la mise en place de moyens adaptés pendant la fermeture du tunnel de Tende pour conserver un minimum d’échanges avec l’Italie.
Le dossier est complexe et, à notre avis, on est pas encore arrivé à une solution définitive.
La situation à ce jour :
Côté français :
Reprise normale de circulation des trains entre Nice et Breil avec limitation temporaire à 40 km/h au niveau de Bon Voyage. Halte supplémentaire créée à Nice au Pont-Michel, qui « remplace » l’arrêt à la gare de St-Roch. Entre Nice et Breil l’avenir de la ligne semble assuré.
Ce n’est pas du tout le cas entre Breil et Tende. Des services de bus SNCF assureront les liaisons entre les villages en amont de Breil. Aucune course n’est assurée depuis Tende pour permettre les déplacements quotidiens vitaux des travailleurs et salariés, et des étudiants et lycéens le matin et le soir.
Côté italien et côté financement :
La Région Piémont, en charge de la ligne Cuneo-Ventimiglia, a changé de Président ( Sergio Chiamparino, ancien maire de Turin) et de majorité ( de la Ligue du Nord et centre-droit au PD et centre-gauche) et travaille à la reprise du trafic.
Par ailleurs, le gouvernement italien a décidé le financement des travaux indispensables au retour à une vitesse normale sur le tronçon Limone-Breil, soit 29 millions d’€ ; mais rien n’est gagné : l’engagement des travaux doit être assuré avant le 30 juin 2015, sous peine d’annulation du financement !
Or, selon la Convention de 1970, RFF a compétence sur les infrastructures entre Breil-Tende, et déclare cependant ne pas pouvoir faire les travaux avant 2 ans.
D’autre part, le Collectif demande toujours ce que sont devenus les 21 millions d’€ de droits de péage versés par la Région PACA à RFF, alors que RFI faisait payer des droits de péage pour les mêmes trains à la Région Piémont et dénonçe le jeu de dupes mené par RFF et l’Etat français qui jouent la montre pour fermer la ligne.
Pour preuve d’une condamnation programmée, les sites internet et les guichets de la SNCF n’annoncent plus de train au-dessus de Breil depuis déjà longtemps aux voyageurs à la recherche d’information.
En cours et à venir :
A l’initiative du Conseiller régional PACA Jean-Yves Petit, un GECT (Groupement Européen de Coopération Territoriale) se met en place entre PACA, Monaco et Ligurie (la Région Piémont projetterait de s’y associer) : une réunion technique aura lieu ce 24 septembre à Breil.
Le GECT permettra à partir de 2015 une cohérence des offres transfrontalières des horaires de transport et de tarification, mais il ne prendra pas en charge les infrastructures.
La réalisation immédiate des travaux de sécurisation reste donc la revendication majeure et incontournable pour assurer la pérennité de la ligne. Toutes les responsabilités sont entre les mains des deux Etats (via RFF et RFI), afin que les vallées franco-italiennes Roya et Vermenagna ne deviennent pas des vallées asphyxiées et sinistrées.
Pendant les travaux pour le doublement du tunnel de Tende (2014-2020 a minima), l’accès routier Piémont-Riviéra sera fermé, pendant de longues périodes, 3 jours pleins par semaine (mardi-vendredi) .
Le Collectif déplore qu’aucun des courriers envoyés aux pouvoirs publics n’a reçu de réponse sérieuse (Ministre de l’Ecologie, députés européens, etc.).
En particulier, d’après leurs dires, le Préfet des Alpes-Maritimes n’a pas daigné répondre à une demande d’entretien, de même qu’à une pétition signée par l’ensemble des acteurs économiques de la vallée.