Les protestations, qui avaient eu lieu la semaine dernière à Nice et dans d’autres villes de province en avant-première, ont été répliquées au niveau national.
Ce mercredi à Paris, plusieurs milliers de représentants des professions juridiques réglementées ont défilé dans Paris pour protester contre le projet de loi Macron présenté le matin même par le premier ministre et qui prévoit notamment de baisser les tarifs des notaires, de raccourcir les délais des prud’hommes et de simplifier l’installation des professionnels du droit.
La position des protestataires, au delà des contenus du projet de loi, est l’exemple typique de la défense des intérêts corporatifs qui sont le vrai carcan qui étouffe l’économie.
Le réformisme reste un beau mot mais à condition que rien ne change .A droite comme à gauche, l’essentiel est de défendre les acquis de ses clientèles électorales.
Bref, rien ne doit être changé dans l’organisation des professions libérales dont les représentants ont subitement découvert d’exercer un service public fondamental comme on a pu lire pendant ces jours derniers dans les pages des journaux nationaux grâce à des communiqués publicitaires des différents syndicats de catégorie.
Le chemin de la loi, qui aurait l’ambition de relancer la croissance en apportant plus de concurrence, risque de se faire périlleux.
La droite qui devrait épouser une vision de la société moins corporative et bureaucratique , se fera une joie de jouer l’armée du salut, le maire de Nice ayant déjà enfilé le maillot de premier opposant.
Les principes sont une belle chose mais on y renonce volontiers si on peut en tirer profit électoral : ça s’explique, en neurobiologie, on l’appelle la plasticité !
Quant à la soi-disant majorité gouvernementale, on peut se préparer au cirque habituel des frondeurs, semi-frondeurs et autres catégories de saltimbanques de la pensée politique qui ont fait leur apparition avec la tribune de leur inspiratrice
de Martine Aubry publiée hier sur Le Monde dans lequel la « Madonne de Lille » exprimait tout son désarroi et donnait le là au cirque parlementaire qui suivra.
Pauvre Macron, le chemin de sa loi à Palais Bourbon nécessitera d’une grande capacité de déminage et bien de la patience !
