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22 novembre 2024

La Métropole passe à l’attaque des autoroutiers : Rien ne va plus entre Christian Estrosi et Escota

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Quand on a été sportif de haut niveau on garde le goût de la compétition et du défi même quand on a plu ses vingt ans mais… l’âge de la raison. C’est visiblement le constat que l’on doit faire quand on voit Christian Estrosi en action, toujours à la recherche d’une confrontation et d’un adversaire.


estrosi-18.jpg Pour preuve, doit-on citer son aversion au gouvernement socialiste qui touche parfois au paradoxe, son opposition sur le dossier des rythmes scolaires qu’il n’a pas encore digéré et pour lequel il s’agite et essaie d’entrainer les autres, l’attaque permanente à Michel Vauzelle pour la prétendue anti-nissartitude de celui-ci, lui qui voit rouge chaque fois qu’il entend le mot… Marseille ?

Mais, voilà un nouveau front qui vient d’être ouvert et cette fois-ci c’est du lourd !

Bref, le rapport récent de la Cour des Comptes et de l’Autorité de la Concurrence font état que les « sociétés concessionnaires des Autoroutes sont aujourd’hui en situation de rente » compte tenu de la situation économique qui dérive de leur régime contractuel : Péages en augmentation année après année, volume des investissements « douteux » on inférieur à celui programmé, régime fiscal favorable et permettant ce que l’on appelle pudiquement optimisation fiscale, en fait une application de comment éluder les impôts grâce à des artifices comptables et financiers.

Tout cela n’est pas la découverte d’un secret précieusement conservé mais un état de fait largement connu depuis toujours par les gouvernements de gauche comme de droite confondus (pour mémoire ce fut ce dernier qui mis en place des privatisations de ce secteur en 2006 ), par les partis de majorité et d’opposition, et par tous les élus nationaux et locaux.

Alors pourquoi ce qui allait bien jusqu’à hier, devient soudainement intolérable à partir d’aujourd’hui ? Mystères de la politique ? On y reviendra…

Deux plus deux faisant toujours quatre, voici Christian Estrosi prendre la lance et partir à l’attaque des concessionnaires en général et Escota, celle qui a en gestion l’autoroute A8 en particulier.

L’ objectif dans le premier cas est de dégager du financement pour les infrastructures de transport en commun via l’Agence publique ( AFITF) grâce à une révision totale du rapport Etat/Concessionnaires aujourd’hui fortement déséquilibré à faveur de ces dernières.

En ce qui concerne le deuxième volet, profitant de la proposition de la Ministre Ségolène Royal pour la gratuité des péages durant le week-end, il s’agit rien de moins que de demander la gratuité du contournement de Nice par les actifs locaux , non sans rappeler que la capitale azuréenne est la seule grande ville où l’autoroute est payante et parmi les plus chères du réseau national.

Naturellement la plaidoirie de Christian Estrosi est loin d’être infondée: que ces sociétés rémunèrent grassement le capital investi par leur actionnaires à l’époque des privatisation en profitant de contrats de concession très favorables, nul ne peut le nier. D’ailleurs les chiffres sont là pour le confirmer.

Que les investissement d’amélioration et maintenance du service ne soient pas toujours en ligne avec les contrats et engagements est aussi un état de fait.

Mais de qui la responsabilité sinon à l’omission et complicité depuis toujours des ministres et parlementaires ? Y compris un certain Christian Estrosi qui n’est pas un novice en matière.

Soyons claires: la cause est complexe et loin d’être acquise.

Oui , le député-maire de Nice veut demander la constitution d’une commission d’enquête ( encore qu’il faudrait savoir sur quoi exactement elle devrait enquêter) .

Bien sûr, il lui sera possible de présenter un amendement à la loi de finance afin de faire cesser certains avantages fiscaux en cours.

Et encore, il pourra appeler à que certains contrats de concession soient revus pour rééquilibrer certaines clauses aux intérêts et tutelle des usagers.

Toutefois, Christian Estrosi, par son curriculum de homme politique au cursus de grand standing, ne peut ne pas connaître la musique: le mur à abattre est de ciment armé avec une incrustation et transversalité de position et intérêts qui font de son action, un acte téméraire.

Rien bien sûrest intangible mais il ne faut pas non plus se faire des illusions quand on a en face de soi des puissants intérêts.

Mais Christian Estrosi, faisant partie du sérail, connait bien la partition et ne semble pas avoir la vocation à émuler Don Quichotte en le revisitant en version moderne.

C’est pour cela qu’une hypothèse peut être avancée: et si cette offensive n’était pas autre qu’un attaque tactique pour lequel les romains utilisaient l’expression « metum adveneo » ( que l’on pourrait traduire en …faire peur à l’adversaire) , à savoir avancer une demande et obtenir compensation pour son désistement?

Dans le milieu des affaires …et de la politique on sait bien qu’un petit arrangement c’est mieux qu’un grand incendie!

Le financement de l’extension de la ligne du tramway jusqu’à Saint Isidore vous avez dit ? Oui, juste là où il se trouve la sortie de l’autoroute…ce qui , réflexion faite, pourrait aussi desservir les intérêts d’ Escota

D’ailleurs le titre exacte du roman de Cervantes est « l’ingénieux Noble Don Quichotte ».

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