Les résultats des élections municipales en Italie confirment que le département d’Imperia est sorti de l’influence de son ancien maire, puis député à l’Assemblée nationale, Ministre de l’Intérieur et de l’Industrie et homme fort de la droite dans le territoire, Claudio Scaiola.
Poursuivi par la magistrature et détenu en prison, depuis quelques semaines, pour son d’influence et soutien aux activités économiques de la criminalité calabraise, Claudio Scaiola a fort probablement perdu pour toujours son rôle d’homme d’influence avec le basculement des communes de Sanremo et surtout de Vintimille qui, dimanche dernier, ont élu des candidats du parti de centre-gauche qui lui sont opposé. L’année dernière , dans une autre élection partielle, il avait déjà perdu le contrôle de la mairie d’Imperia, son fief considéré dans le passé comme imprenable par ses adversaires.
Mais, ce n’est pas l’avenir politique de ce personnage qui pose question mais les conséquences en termes économiques.
Sans un référant politique considéré protecteur du système économique géré par la criminalité calabraise, qui est fortement présent et enracinée dans le territoire transfrontalier , quels seront les futurs options de la n’drangheta (mafia calabraise) ?
Retrouver un protecteur sinon complice au moins tolérant, ce ne sera pas facile parce que certaine situation demande des années pour se construire. De plus, le climat politique n’est plus favorable à l’équation : On procure les voix au parti et on a liberté d’action dans le fief.
Même les leaders les plus désinvoltes n’osent pas défier une opinion publique sensible à ces thèmes.
Alors ? Puisque l’organisation criminelle existe toujours, il lui faudra trouver un lieu d’ancrage pour ses activités et surtout ses « investissements » compte tenu de consistant volumes d’argent brassés et qu’il faut recycler d’une manière ou d’une autre.
D’où la question : Sera-ce sur la Côte d’Azur, où on note déjà la présence de certains hommes « d’affaires », et où on pourrait imaginer que le financement de certaines activités, notamment dans les domaines de l’immobilier et du commerce, profitent de la porosité typique des zone touristiques, dans lesquelles certaines opérations sont moins tape à l’oeil et jouissent d’un contexte plus favorable ?
Poser la question, ne signifie pas avoir la réponse. Toutefois, il serait avisé de ne pas se cacher que le problème existe bel et bien, et, bien au contraire, de ne pas baisser la garde face à un adversaire aussi dangereux qu’organisé.
Au contraire, avoir les yeux grand ouverts et avoir un monitorage attentif semble être le mot d’ordre pour éviter que les dérapages ne dépassent pas le seul physiologique admis dans ces cas.
Le nom de la Côte d’Azur et sa renommée internationale sont en jeu.
