Samedi se tenait à Nice la désormais traditionnelle « Pink Parade », version azuréenne des Gay Pride nationales et internationales. L’édition niçoise fêtait cette année son 10ème anniversaire. Cette manifestation, organisée par l’association AGLAE en coopération avec le Centre LGBT Côte d’Azur, a rassemblée plusieurs milliers de participants.
Régulièrement présent à ce rendez-vous niçois je ne voulais pas manquer cette édition 2013 qui s’inscrivait dans un contexte particulier à plus d’un titre.
Rappelons tout d’abord, si besoins était, que le 23 avril dernier, après un marathon législatif, des manifestations et des excès en tous genres, l’Assemblée nationale a définitivement adopté le texte qui ouvre le mariage et l’adoption aux couples de même sexe par 331 voix contre 225 au bout de 136 heures et 56 minutes de débat !
Il serait caricatural de présenter cette avancée comme un énième affrontement idéologique de la gauche contre la droite.
Il est à déplorer d’ailleurs que la Pink Parade niçoise n’ait pas rassemblée plus de diversité en termes de représentation politique locale…
Notons la présence dans le défilé d’une délégation de « GayLib », mouvement qui œuvre en faveur de l’égalité dans un esprit républicain et humaniste, anciennement très proche de l’UMP et aujourd’hui en recherche d’une appartenance politique …
Mais cette année 2013 sera également marquée par une augmentation alarmante des chiffres de contaminations par le HIV. Cette dramatique réalité n’a bien évidement pas échappée aux organisateurs de la Pink Parade qui ont une nouvelle fois martelés les messages de prévention.
Certains trouvent que le caractère sans doute excessif et caricatural de quelques participants des Gay Pride peut desservir la cause que souhaite défendre la majorité des participants. Nice n’échappe pas à cette règle.
Reconnaissons cependant que ce coté « folklorique » apporte une touche extrêmement festive à des manifestations qui ont permis d’attirer l’attention des médias, des pouvoirs publics et de la population en général sur les problématiques lesbiennes, gay, bisexuel et transgenre (LGBT selon la formule consacrée).
Demain d’autres débats de société s’ouvriront. Ils sont complexes et vont certainement encore soulever des passions mais aussi malheureusement un cortège de haines. Accepter la différence de l’autre n’est manifestement pas chose aisée pour tous. Jouer sur la peur de ce que l’on ne connait pas, ou mal, est facile et entrouvre la porte aux combats d’arrières garde ainsi qu’aux extrémismes de tous poils … non dénués d’arrière-pensées électoralistes.
Le chemin sera encore long, et sans doute semé d’embuches, pour arriver aux termes du beau et vaste slogan de la journée : « Aller au bout de l’Egalité » !
Hervé CAEL