Cette information circule depuis quelques jours sans que personne ait pris le soin de la démentir. Elle pourrait se titrer : « La presse quotidienne régionale est en parfaite santé économique et elle est totalement indépendante des pouvoirs financiers et politiques? »*
Nous la proposons dans la mesure où elle intéresserait « notre » quotidien régional que l’on voudrait maintenir comme la référence de l’information locale. Ceci sans basculer dans d’autres logiques. Un journal se doit d’être un outil d’information avant de devenir un « asset » financier.
C’est à Bercy, devant les hauts-fonctionnaires des Finances, que s’est scellé lundi 10 octobre 2011, le sort du Groupe Hersant Média, alias GHM.
Propriété des 13 héritiers du « papivore » et présidé par Philippe Hersant, résident fiscal en Suisse (!), GHM emploie 7500 collaborateurs et possède, entre autres, Nice-Matin, Var-Matin, La Provence, Paris-Normandie, France-Antilles, et l’Union de Reims.
Avec, en prime, un empire de presse gratuite, en pleine débine.
En 2010, le groupe affichait 82,080 millions de pertes pour un chiffre d’affaires de 748 599 000 euros et son endettement atteignait 215 909 000 euros.
Depuis des mois, les banques exigent de la famille Hersant qu’elle remette au pot. Elle s’y est toujours refusée. Comme de mettre en vente ses journaux les plus rentables, notamment outre-mer.
Mais le trou ne cessant de se creuser et les banques (BNP en tête) en ayant assez de payer, Bercy a dû intervenir et superviser les négociations entre la famille Hersant, les créanciers, l’administrateur judiciaire et le seul candidat à une reprise partielle des journaux du groupe, le belge Rossel(1).
Déjà propriétaire de la majorité du capital de la Voix du Nord, le groupe Rossel, comme l’a révélé RTL, devrait donc prendre le contrôle de l’Union de Reims et des filiales dans le nord-est de la France et de 50% du pôle Sud-Est à commencer par Nice-Matin et La Provence.
Le solde restera entre les mains de la famille Hersant. Du moins pour le moment.
Quant aux banques, elles devraient tirer un trait sur près de 150 millions d’euros.
