La rentrée au Collège de la Rostagne à Juan

Transparence. Tout dire, tout montrer, ne rien cacher. Hervé Beauvais, proviseur du Collège de la Rostagne à Juan-les-Pins adopte cette philosophie pour la gestion de son établissement. Depuis quatre ans chef de cet établissement, cet ancien prof de technologie est devenu proviseur pour mettre en œuvre des projets et en faire profiter le plus grand nombre. Ce lundi de la rentrée, malgré le temps grisâtre sur Juan, il est heureux d’accueillir ses 410 collégiens répartis en quinze classes et une classe relais pour les élèves en difficulté. L’établissement construit en 1968 déménagera dans une structure plus vaste et plus moderne en 2009, dans un lieu où les élèves auront moins de trajet à effectuer pour aller étudier.

« Le matin de la rentrée, il est hors de question de se dire : et une rentrée de plus. Je suis très loin de cocher les années pour avoir l’impression de me rapprocher au plus vite de la fin. Je me dis plutôt : comment vais-je répondre au mieux à l objectif de réussite que je me fixe pour chaque élève ? C’est idéaliste mais c’est mon ambition », développe Hervé Beauvais. Avec transparence, il ouvre ses portes aux médias. Il accepte de répondre aux questions des journalistes fréquemment et se livre avec aisance, sans s’emporter, à quelques avis à contre courant. Pas question pour lui de se plaindre : « On fait avec les moyens qu’on nous donne. On a l’infirmière que les après-midi, l’assistante sociale uniquement les lundis. C’est ainsi. On s’adapte. Le fonctionnement a un coût. Il ne faut pas oublier que même si je suis proviseur je suis aussi contribuable. » Il adhère à la mise en place de la note de vie scolaire : « c’est très bien pour les élèves en difficulté mais qui sont sérieux et appliqués. Une bonne note de vie scolaire récompense leur attitude ». Le principe de sa philosophie de transparence s’appuie sur un sens aigu de la pédagogie : « Il faut tout expliquer, martèle-t-il, pour faire comprendre chaque décision, chaque sanction, faire prendre conscience de l’acte commis ».

L’utilisation de l’ENT (Espace Numérique du Travail) témoigne de la volonté du proviseur d’insuffler à son établissement son dynamisme et d’optimiser le potentiel de chaque élève. C’est un portail numérique destiné au proviseur, aux professeurs mais aussi aux élèves et à leurs parents. Le proviseur y inscrit même son emploi du temps et se justifie : « Parfois, les professeurs ou les élèves pensent que, parce que vous n’êtes pas dans votre bureau ou dans les couloirs du collège, vous êtes à la plage alors que vous êtes en réunion de travail au rectorat par exemple ». Le collège expérimente pour la deuxième année ce système innovateur pour l’enseignement. Une révolution pédagogique dont Hervé Beauvais essaie d’en tirer la quintessence. Les parents ont reçu une formation et la majorité des professeurs l’utilise. Dans les classes, chaque bureau des enseignants est équipé d’un ordinateur et d’un rétroprojecteur. « On n’écrit plus sur les tableaux », s’amuse Monsieur Guyot. La révolution numérique est en marche au Collège de Juan.

Patrick Guyot, professeur d’Histoire-Géographie, a préparé ses cours sur ordinateur et invite ses nouveaux élèves à consulter sur l’ENT le programme de l’année. Il a également préparé le seuil de connaissance dans sa matière pour le brevet. « C’est un gain de temps. Expliquer ce qu’il faut savoir pour le brevet prendrait une heure de cours. Là, les élèves n’ont qu’à allumer leur ordinateur le soir chez eux » explique Patrick Guyot. 80% des élèves de la Rostagne possèdent Internet. Les autres 20% peuvent se servir des ordinateurs des deux salles informatiques de l’établissement. Sur ce portail numérique, on trouve les feuilles de présence, les relevés de note. On peut communiquer avec tout le personnel du collège. Un nouvel enseignement.

L’an dernier, se sont déroulées des visioconférences avec Laurence Parisot, présidente du Médef puis Bernard Thibaut, secrétaire général de la CGT. Toujours dans le souci d’innover, Hervé Beauvais mettra en place d’ici la fin du premier trimestre un système d’évaluation informatique des compétences dans chaque point spécifique des matières enseignées. Il permettra de mieux répartir les groupes de niveaux. Hervé Beauvais refuse qu’on utilise le terme de collège modèle. Pour lui faire plaisir, on dira que c’est un collège aux méthodes expérimentales. Des expériences pleines de promesses pour l’avenir de l’Education Nationale.

                            <strong>Avec Barbara D.</strong>

Un autre projet de mise en place d’un outil informatique dans les établissements scolaires est toujours en cours et réalisé par l’équipe de Nice Première : https://www.nicepremium.fr/article/scolaweb-le-journal-internet-des-ecoles.688.html