Le tribunal administratif annule le contrat pour cette œuvre de neuf tonnes, suscitant une vive polémique. La justice impose son démontage.
Le tribunal administratif de Nice a tranché. La ville devra démonter une statue monumentale de Jeanne d’Arc installée dans le jardin d’un nouveau parking souterrain, près de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc. Mercredi, le contrat passé entre la régie Parcs d’Azur et l’Atelier Missor a été annulé pour non-respect des règles de passation des marchés publics. La justice a estimé que la commande, attribuée sans publicité ni mise en concurrence, violait les obligations légales.
L’œuvre en bronze, dorée à l’or fin, mesure 4,50 mètres de hauteur et pèse 9 tonnes. Réalisée pour un montant de 170 000 euros hors taxes, elle représente Jeanne d’Arc à cheval, épée levée.
Polémique et recours
La régie Parcs d’Azur a annoncé son intention de faire appel, s’étonnant de cette décision, alors qu’un jugement en référé du même tribunal avait validé la commande en février dernier. Cependant, l’appel n’étant pas suspensif, la ville doit exécuter le jugement sans délai.
Cette décision a également déclenché une réaction forte du maire de Nice, Christian Estrosi. Il accuse le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, d’avoir agi contre la « figure de Jeanne d’Arc », emblématique selon lui de l’unité nationale. « Nous ne céderons rien. Jeanne d’Arc appartient à tous les Français », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Pour sauver la statue, Christian Estrosi a annoncé le lancement d’une souscription populaire. André Barthe, ancien adjoint à la culture, et le prince Joachim Murat soutiennent cette initiative.
Vers un avenir incertain pour la statue
Si le démontage est confirmé, il restera à la ville de Nice de décider du sort de cette œuvre, déjà « appropriée par les concitoyens », selon le maire. Les sommes déjà versées devront être remboursées par l’Atelier Missor, conformément au jugement.
Ce feuilleton judiciaire illustre les tensions autour des commandes publiques et les choix symboliques des collectivités. Il place la statue de Jeanne d’Arc au cœur d’un débat mêlant patrimoine, règles administratives et politique locale.