Charles Gottlieb a été nommé Citoyen d’Honneur de la Ville de Nice au cors d’une cérémonie en présence des autorités et de nombreux membres de la communauté juive.
Résistant, déporté, juif, Charles Gottlieb il est un des derniers témoins rescapés des camps d’extermination. Malgré l’âge , il aura 90 ans en 2015, ce niçois d’adoption est encore un infatigable témoin de ces pages noires de l’humanité lors des « voyages de la mémoire » à Auschwitz-Birkenau organisés tous les ans par le Conseil général à l’intention des collégiens du département.
Fils d’immigrés polonais, il a 16 ans quand il rentre dans la résistance. Arrêté le 25 juillet 1944 par la milice française, il est torturé dans les bureaux de Klaus Barbie, à Lyon puis déporté à Auschwitz.
Après avoir vécu la pire des souffrances, il intervient, aujourd’hui, comme témoin auprès de la jeunesse, notamment dans les collèges et lycées niçois. Il est devenu un chaînon majeur de la transmission de cette mémoire et a fait de Nice une ville exemplaire du souvenir. Le 5 mai dernier, Charles Gottlieb a reçu les insignes de Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques.
Christian Estrosi qui officiait la remise de la récompense, et qui avait demandé que Charles Gottlieb porte symboliquement l’écharpe du maire à l’occasion de son élection en mars dernier, a voulu le rappeler dans son allocution: » Votre vie est celle d’un citoyen français comme d’autres, et qui pourtant mesure plus que tant d’autres tout ce qu’il y a de combat dans ce simple mot » pour terminer d’un ton ému: » Ce qui nous réunit aujourd’hui autour de vous ne tient pas seulement dans l’admiration et le respect, qui statufient les cœurs ».
D’une lucidité extraordinaire pour son âge et les épreuves de la vie, le récipiendaire a ,dans ses paroles de remerciements, étonné l’assistance pour sa modestie: » C’est moi qui remercie pour cet honneur. Quand j’accompagne les jeunes à Auschwitz mes souvenirs douloureux s’effacent pour laisser place à l’espérance qu’eux ne connaîtront jamais ça ».
Et faisant preuve d’une belle ironie, ce sentiment que, comme le disait le savant, » n’est autre que la déclaration de supériorité des hommes sur ce qui leur arrive » , de rappeler un anecdote: » quand je suis arrivé au camp de concentration, un copain m’a dit: ici on arrive par ses jambes et on en sort en fumée ».
Lui, Charles Gottlieb, est toujours là , for comme un roc, la fibre morale indestructible, la sérénité de ceux qui savent voir large et loin.
