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21 novembre 2024

Laïcité, harcèlement scolaire, numérique à l’école, voici ce qui s’est dit en Conseil municipal

Eloïse Esmingeaud
Eloïse Esmingeaud
Journaliste pour Nice Premium depuis mars 2023

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Ce 7 novembre, le Conseil municipal a adopté plusieurs délibérations pour améliorer les conditions de vie et d’apprentissage des élèves dans les 150 écoles de Nice. On vous présente ces nouvelles mesures.

Deux plans d’actions ont été présentés et adoptés à l’unanimité, en Conseil municipal. Ils visent à lutter contre les atteintes à la laïcité et contre le harcèlement scolaire. « Ils sont, en réalité, la traduction de notre contrat de sécurité et de prévention de la délinquance « , débute Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, délégué à la sécurité.

Selon une note de l’Etat, 4 710 signalements pour atteintes à la laïcité à l’école ont été recensés en 2022. Des faits, qui ont pu se traduire à Nice par des signalements suite à des prières musulmanes et des minutes de silence pour le prophète Mahomet dans trois écoles. La ville de Nice s’attaque à ce sujet en présentant une série de onze mesures dont neuf relèvent du champ de compétence de la ville et de la métropole NCA.

Parmi elles, on retrouve la création d’un livret laïcité, en partenariat avec l’Éducation nationale ou encore la désignation de référents laïcité. « Nous sommes la ville de France où nous faisons le plus de signalements sur des dérives, que ce soit sur des atteintes à la laïcité ou d’autres dérives religieuses« , souligne Anthony Borré.

La majorité accuse l’opposition de gauche de défendre « une vision wokiste » de la laïcité

Jean-Cristophe Picard, conseiller municipal EELV, est intervenu après la présentation de ces deux délibérations. Favorable à renforcer ce « principe essentiel au vivre-ensemble », il reproche à la municipalité son action tardive en ce qui concerne la mise en place d’un référent laïcité. Une fonction décrite dans le décret du 23 décembre 2021, issu de la loi dit du « séparatisme ».

L’élu d’opposition continue par réitérer sa demande de formation des élus de la majorité à la laïcité, car selon lui, « il reste beaucoup à faire ». L’écologiste continue son offensive : « Est-ce normal, par exemple, que les moyens de la ville soient utilisés pour distribuer des invitations à participer à des messes ? Est-on vraiment dans une République laïque quand le maire de Nice remet, chaque année, les clés de la ville à la Vierge Marie ?« 

La majorité répond à ces interrogations par l’affirmative. Anthony Borré accuse Jean-Cristophe Picard de faire du « juridisme sur des sujets qui sont extrêmement graves et profondément humains ». Le premier adjoint poursuit en le qualifiant d’ « adepte du wokisme » et défend les racines judéo-chrétiennes de l’histoire de France.

Christian Estrosi prend part au débat en réaffirmant sa ligne de conduite : « Ne me demandez pas un jour de dire, les illuminations de fin d’année, ça restera pour moi les illuminations de Noël, et la crèche sur la Place Rosseti, elle restera sur cette place chaque année ».

Dix-neuf mesures pour lutter contre le harcèlement scolaire

Dans le même « esprit », la délibération qui a pour but de renforcer la lutte contre le harcèlement scolaire présente 19 nouvelles mesures. Celles-ci visent à « renforcer le dispositif existant et établir un plan d’actions global pour prévenir ce phénomène et faciliter l’accompagnement judiciaire, médical et social des familles confrontées à cette situation, que l’enfant soit en situation d’élève harceleur ou d’élève harcelé ».

Le rapport propose notamment la création d’un temps d’échange avec les parents d’élèves, l’organisation d’une formation pour l’ensemble des agents de la ville. La ville annonce également conclure un partenariat avec le Centre régional psychotraumatisme PACA-Corse porté par la fondation Lenval et le CHU de Nice.

À la veille de de la 8e journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, l’association « Marion la main tendue » dévoile qu’un jeune sur cinq est victime de harcèlement scolaire selon une enquête Ifop. À cette occasion, la ville de Nice réunit plus de 1 000 élèves de CE2 jusqu’au CM2 autour de la première édition du salon « Tous unis contre le harcèlement » qui se déroulera ce 9 novembre et trois autres lundis de novembre au Centre Universitaire Méditerranéen.

Décrochage scolaire, création d’un groupe scolaire et ENT

Marie-Pierre Lazar, conseillère municipale, subdéléguée au Conseil des droits et devoirs des familles et au label Ville amie des enfants, a présenté un plan d’actions pour lutter contre le décrochage scolaire et en faveur de la remobilisation parentale.

Il permettra aux parents de « bénéficier de coaching parental » via la Caisse d’allocation familiale (CAF) et le Centre communal d’actions sociales (CCAS) pour aborder notamment les « dangers pour les enfants de l’addiction aux écrans » ou encore de « donner des conseils sur la façon de poser des limites de façon alternative à la fessée interdite en France ».

Cette délibération contient également un projet d‘aide aux devoirs de rattrapage scolaire pour ceux qui ont connu la déscolarisation et l’absentéisme, mené par des associations partenaires et des seniors bénévoles.

Il a été également proposé au Conseil municipal d’acquérir deux propriétés place de l’Ariane/rue Pierre Séguran et 8 avenue des Bleuets à la Métropole Nice Côte d’Azur, au prix total de 393 000 euros, en vue de la réalisation d’un groupe scolaire à l’Ariane sur l’îlot des Bleuets.

Le Conseil municipal a adopté la mise en place d’un environnement numérique de travail (ENT) dans toutes les écoles niçoises publiques, maternelles et élémentaires pour un budget de 80 millions d’euros pour cette première année scolaire, et 60 millions d’euros pour les deux suivantes. 44% des enseignants utilisent déjà cet espace numérique « ONE » depuis la rentrée.

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