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25 novembre 2024

Le Canard Enchaîné (bien informé) épingle à nouveau Christian Estrosi.

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L’article du « volatile » accuse l’élu niçois d’utiliser une voiture de fonction de la ville lors de ses séjours parisiens et de se faire conduire par un chauffeur, employé municipal (ou de la Communauté Urbaine), qui se déplace régulièrement à Paris pour ce besoin. C’est la troisième fois que le journal, qui s’auto-définit satirique mais qui ne fait pas tant rigoler ceux qui se trouvent pris dans ses colonnes, met l’ancien Ministre et maire de Nice dans son collimateur. Tout cela est-il le simple fruit du hasard ?


estrosi_nb.jpg La première fois ce fut en février 2008 et les faits concernaient la location d’un avion privé utilisé pour rentrer de l’étranger et se rendre à un cocktail à l’Élysée. La deuxième salve, fut en mai 2010. Cette fois-ci il s’agissait de l’occupation d’un « double » appartement de fonction que le Ministre de l’Industrie de l’époque utilisait à titre personnel et… familial. Dans l’un des deux appartements logeait sa fille, étudiante.

Cette fois-ci (parution de ce mercredi 9 mars) l’accusation est de faire peser sur le bilan municipal, des dépenses injustifiées peut-être mais certainement excessives. Les faits ne sont pas niés par la Mairie qui, dans un communiqué d’un ton assez prudent, affirme que cette procédure est justifiée par les obligations de Christian Estrosi dans ses fonctions municipales à Paris.

Cette formule paraît être une reconnaissance implicite d’une faute suivant la formule classique : « excusatio non petita, accusatio manifesta ». Mais on ne va quand même pas nous faire croire que tous les députés qui cumulent également un office public local se dotent d’une voiture de fonction et surtout d’un chauffeur venu de leur ville d’origine. S’il y avait une « amicale » des chauffeurs en déplacement permanent on le saurait !

Une organisation des transports énigmatique et complexe

Le bon sens porte à dire qu’il pourrait entretenir sa forme en se déplaçant à pied au moins pour les brèves distances. N’oublions pas que Christian Estrosi est un bon athlète. D’autres moyens seraient aussi envisageables même si personne ne peut empêcher le maire de Nice d’utiliser une voiture en location pour ses déplacements parisiens. Enfin, il devient plus difficile encore de comprendre la raison pour laquelle cette même voiture n’est pas louée ou conduite avec un chauffeur parisien. La question est donc celle-ci : Est-il absolument indispensable que le chauffeur Pistolet (le pauvre, nomen est omen) se déplace de manière récurrente ?

Franchement il n’est pas question d’être le « Pacha de la Riviera » (le volatile a le sens de la répartie), de régularité ou d’irrégularité formelle mais tout simplement de logique et de bon sens.
Pourquoi faire compliqué et difficile quand on peut faire simple et facile ?

La demande s’impose alors d’elle même : le staff du député-maire n’a pas la capacité d’organiser une logistique appropriée de manière à éviter des erreurs aussi inutiles et banales ? Glisser pour la troisième fois en trois ans sur des peaux de bananes n’est pas la meilleure façon de soigner sa popularité et son image personnelle (et Dieu sait les efforts que le maire de Nice fait pour cela).

L’ancien Ministre et maire de Nice, une personne d’expérience politique consolidée, sait très bien que les gens (qui sont aussi des électeurs) considèrent les hommes politiques comme des privilégiés, qui profitent de leurs bien publics pour en tirer, souvent pour ne pas dire toujours, des avantages personnels. Bien entendu, ces accusations expriment de manière épidermique un sentiment instinctif de défiance envers le pouvoir et les puissants et ne doivent pas être généralisées. Mais alors, pourquoi les alimenter si inutilement ?

Un autre « deep throat » ?

Une deuxième considération s’impose et elle est matière encore plus délicate. On sait très bien que notre confrère « volatile » fonctionne grâce à …des collaborations externes qui ont souvent des finalités pas tout à fait … catholiques.

Alors qui est la « deep throat » (gorge profonde) de cet « Estrogate », qui a mis le député-maire dans le collimateur du journal satirique. Qui sont ceux qui profitent de ses « glissades » ? Comme disait la maitresse des romans noirs Agatha Christie, « un indice c’est un indice, deux indices sont deux indices mais trois indices font une preuve ». Et de toute évidence celui ou celle qui se fait un malin plaisir à jouer l’accusateur-moraliste est quelqu’un qui… connaît bien le contexte et les choses !

Déjà à l’époque de la précédente polémique (celle du « double » appartement) dans notre article de commentaire, on s’était permis de conseiller à M. Estrosi de mieux réfléchir à la composition de son entourage parce que, comme la vie nous enseigne si bien (historia magistra vitae)… « tu quoque Brute fili mi » (« Toi aussi, Brutus ») furent les dernières paroles de Jules César !

Un conseil qu’en toute modestie nous nous permettons de renouveler à cette occasion en y ajoutant la question suivante : cui prodest ? (à qui cela profite ?). Question qui est toujours le point de départ de la méthode d’analyse des faits dans les querelles du pouvoir au Vatican, lieu que le maire de Nice a pourtant visité récemment. L’expérience nous apprend que, à ce type de question, la réponse est toujours le silence. Donc pas de noms mais dans ce cas, comme les enquêteurs de la Congrégation du Saint Office nous enseignent, il faut être capable d’interpréter… les regards !

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