Le carnaval indépendant de Nice s’est déroulé dimanche après-midi. Une parade très festive avec comme ingrédients principaux la farine et les oeufs. Vous rajoutez une pincée de bonne humeur collective et vous obtenez un Carnaval devenu traditionnel, rendez-vous immanquanble pour les nostalgiques des carnavals d’antan.
Que signifie faire le Carnaval Indépendant de Nice? Tout simplement se promener dans les rues qui avoisinent le Port et n’être dépendant de rien ! Ni de son apparence ni de ses actes. Ni de son porte monnaie et ni de son temps. En résumé jeter et recevoir des œufs et de la farine. Et l’accepter avec sourire en tendant l’autre joue.
C’est un état d’esprit : le n’importe quoi et le n’importe comment. Un peu celui qui règne dans les férias du Sud Ouest ou dans les fêtes de villages de Provence et de Languedoc. Une véritable synergie du n’importe quoi. Autant dans les comportements que dans les tenues. Il est très difficile de comprendre en quoi sont déguisés les carnavaliers. A la réflexion, les habits font plus office de protection que de panoplie. Beaucoup s’accoutrent avec des vieux vêtements qui sont rompus à tout type de dégradation. Malins et moins ridicules.
Dans ce genre d’événement il ne faut pas avoir peur du ridicule et ne pas craindre d’en mourir. Des hommes en femmes, des femmes en homme. Certains en mi-femme mi-homme. En fin de cortège, après quelques heures de défilé, enfarinés, les carnavaleux ne ressemblent plus à des humains. En définitif, ils sont revenus à l’origine de l’humanité, écervelés tels des primates pré néandertaliens.
Le but du jeu c’est que tout le décor de cette marche burlesque soit en osmose avec le carnaval indépendant. Un bus de la TAM sur le passage : sitôt vu et sitôt peinturluré d’œufs et de farine. Pas très esthétique mais hilarant ! A la seule condition d’être dans l’état d’esprit du N’IMPORTE QUOI. Les passagers étaient partagés entre rires et stupeurs pendant que les chauffeurs constataient effarés la décadence subite de leur véhicule.
Percussions et sono techno, le Carnaval Indépendant musicalement ressemblent à la Techno Parade. C’est très festif. Très rythmé, apprécié par les petits et les grands, femmes et enfants, il permet surtout d’annoncer le passage du Carnaval aux habitants du quartier. Ceux-ci se postent à leur fenêtre, apparemment réjouis, ils se mêlent à l’ambiance et participent à la fête en jetant ignoblement des œufs et de la farine. Les scientifiques n’ont toujours pas établi qui de la poule ou de l’œuf est arrivé en premier sur la planète. Les carnavaliers, eux, ont pu constaté que lancé du troisième étage l’œuf touche sa cible avant la farine.
Décalé, loufoque, le Carnaval Indépendant est une tradition Nissarde. Eloigné de l’esprit du Carnaval officiel, il réunit chaque année un millier de niçois ayant à cœur de retrouver l’esprit originel du carnaval. C’est à dire s’amuser, s’amuser et toujours s’amuser en étant dépendant de rien. Ni des tribunes, ni du budget ni des touristes. Un peu comme une fête de village où tout le monde semble se connaître et aime se retrouver pour partager un même état d’esprit. Vive le Carnaval Indépendant. Hasta Siempre ! Per Tougiou… Pour longtemps encore!