Récupération de Donnèe
12.9 C
Nice
24 novembre 2024

Le centre LGBTQIA+ de Nice a fait sa rentrée

Eloïse Esmingeaud
Eloïse Esmingeaud
Journaliste pour Nice Premium depuis mars 2023

Derniers Articles

Harcèlement scolaire, transphobie, loi immigration, Erwann Le Hô, coordinateur du centre LGBTQIA+ à Nice revient sur les revendications qui animent la rentrée 2023/2024.

Depuis 2011, le centre LGBTQIA+ de Nice a pour mission l’accueil et l’accompagnement des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes, asexuelles et autres, qui ont besoin d’aide ou qui ont besoin d’information sur des questions d’orientation sexuelle, d’identité de genre ou encore de prévention sexuelle.

Ce dimanche 24 septembre, la structure a fait sa rentrée. Cette maison des associations agit tout au long de l’année pour faire progresser les droits des LGBTQIA+ tout en défendant les valeurs « du vivre-ensemble et du respect des personnes dans leurs différences« . Cet événement annuel, Erwan Le Hô, ancien président bénévole et coordinateur salarié depuis un an du centre queer niçois, y attache une certaine importance.

Cette soirée permet en effet de rassembler les personnes de la communauté et d’intégrer les nouveaux arrivants autour d’un moment convivial. Exposition, prise de parole, apéro, démonstrations artistique et DJ Set ont rythmé la soirée. C’est aussi l’occasion de présenter les nouveautés de la rentrée.

Au cours de l’été, le centre de la rue Roquebilière a subi des travaux de rénovation importants, le bar associatif a notamment été modernisé pour être « plus accueillant et chaleureux ». Les locaux ont été rendus accessibles aux personnes atteintes de handicap.

Toujours dans une volonté d’inclusion, de nombreuses associations membres ont pu lors de cette rentrée festive présenter leurs activités sportives, du self défense au football féminin et LGBT en passant par du yoga.

Loi immigration : « On pense que ce qui se dessine est une erreur »

À la tête d’un centre spécialisé dans l’accès à la santé et aux soins, Erwan Le Hô s’inquiète du contenu du projet de la loi sur l’immigration en préparation par le gouvernement et surtout « des potentiels réductions d’accès à l’aide médical d’État ».

« On pense que ce qui se dessine, c’est que l’accès au soin pour les migrants va devenir plus compliqué, et nous, on pense plutôt que c’est une erreur parce que si l’on veut éviter que les virus se propagent, il faut permettre aux gens de pouvoir accéder au système de santé, sans entrave », affirme le coordinateur.

Il témoigne : « Ici, on accueille notamment des personnes LGBT qui fuient leur pays parce qu’elles sont menacées de mort, de tortures ou risquent l’emprisonnement. » En ce sens, il ne souhaite pas voir ces personnes qui peuvent avoir connu divers formes de violences et de traumatismes se voir refuser ou réduire l’accès au soin, et mettre en péril leur santé, et la santé des autres. « Les virus se moquent des statuts administratifs et des couleurs de peau« , conclut-il.

Pérenniser le centre de santé sexuel du 8 Baquis

En janvier 2022, le centre LGBTQIA+, a inauguré un centre communautaire de santé sexuelle, appelé le 8 Baquis, en partenariat avec le département des Alpes-Maritimes. Depuis son ouverture, 800 personnes ont passé au moins une fois le seuil de la porte de ce centre.

Dispositif phare du centre, Erwann Le Hô revient avec fierté sur ce projet assez unique en France. « Notre but, c’était de penser un centre de santé pour les personnes les plus exposées au Sida donc notamment les personnes LGBT« , explique-t-il.

Cet espace propose des spécialités médicales spécifiques telles que « le dépistage du VIH et des IST, de la psychologie, de la réduction des risques sexuels en chemsex, de l’addictologie, du suivi hormonal de personne transgenre », liste-t-il.

« Les personnes trans sont encore à la préhistoire de leurs droits en France »

« Les personnes trans sont encore à la préhistoire de leurs droits en France », interpelle Erwann Le Hô. La situation actuelle des transgenres est un véritable motif d’inquiétude pour le collectif. « Les personnes font l’objet de beaucoup d’attaques dans les milieux politiques, psychologiques et médicaux« , affirme-t-il.

Erwann Le Hô dénonce une transphobie banalisée qui existe notamment en politique à droite et à l’extrême droite. Cette haine et ce mépris qu’il dénonce, ce sont des discours agressifs lors « de prises de paroles politiques », ou « des tribunes dans des grands magazines ».

« Le parcours des personnes trans reste compliqué en France puisque leur changement d’état-civil ne peut s’obtenir que devant un tribunal », regrette le porte-parole.

« Ce sont des personnes qui sont déjà plus isolées, plus rejetées par leur famille ou même le milieu médical, qui ont moins accès au monde du travail donc plus précaires. Nous, on trouve ça particulièrement lâche de s’attaquer à des personnes déjà fragilisées« , clame-t-il. Il en appelle donc à ouvrir un changement d’état-civil libre, simple, gratuit réalisable en mairie.

L’éducation sexuelle à l’école comme moyen de lutte contre le harcèlement

Le mois de septembre, synonyme de rentrée scolaire est aussi l’occasion de prendre la parole pour parler de harcèlement scolaire. Et pour lui l’une des clés pour « prévenir un certain nombre de situations de harcèlement » passe par l’éducation.

Et plus particulièrement par les trois séances obligatoires par an d’éducation et de prévention autour de la sexualité dans les écoles, collèges et lycées français prévus par la loi. Ces moments sont aussi prévus pour aborder des sujets comme le respect du consentement, l’égalité fille/garçon, l’orientation sexuelle ou les questions de genre.

Trois associations nationales, le Sidaction, le Planning familial et SOS Homophobie ont attaqué l’État en justice, en mars dernier, pour le contraindre à appliquer la loi. « Le but ce n’est pas d’attaquer l’État, mais c’est de dire : « Arrêtons à chaque tentative de suicide qui suivent des situations de harcèlement de pleurnicher, et appliquons la loi !«  », martèle-t-il.

Informations pratiques

Le centre LGBTQIA+ se situe au 123, rue de Roquebillière, 06 300 Nice.

Accueil social et suivis individuels, ouvert du lundi au vendredi de 10h à 15h.

Bar associatif, ouvert les lundis soirs de 17h à 20h et les samedis soirs de 16h à 20h.

Pour plus d’informations, le site Internet du centre est le suivant : centrelgbt06.fr

Auteur/autrice

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe

à lire

Reportages