Un planisphère, les dates 1807/2007, l’image de Garibaldi au centre et son nom juste en dessous. Un logo baptisé label Garibaldi 2007. Pour utiliser cette marque déposée, enregistrée à l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle), il faut désormais demander l’autorisation au Comité International du Bicentenaire de Garibaldi. Ce Comité a vu le jour il y a 5 ans, à un moment où personne ne parlait encore du bicentenaire, sous l’impulsion de niçois. La base du projet ? Célébrer la mémoire de l’homme, à sa juste valeur et sans aucune récupération politique. Son président, le Conseiller Général et Régional, Jean-Pierre Mangiapan, parle d’une « bande de copains ». Il explique : « Nous ne voulions pas que des produits dérivés puissent se vendre sans notre accord. En déposant ce label, nous avons voulu protéger le nom de notre Comité, pour que personne ne puisse s’approprier notre travail. C’est un réflexe très sain. » Peut-être, mais cela n’a vraiment pas plu à tout le monde.
Des niçois s’insurgent
Jean-Pierre Mangiapan et son équipe auraient pris l’initiative de ce label sans l’accord de la famille Garibaldi. « Aujourd’hui, on compte 70 descendants, dont la plupart ne s’investissent pas dans tout cela et ne se sentent absolument pas concerné. Nous avons l’autorisation de 2 des 4 personnes qui veillent assidûment sur la mémoire de leur ancêtre », se défend Jean-Pierre Mangiapan. Des autorisations morales mais jamais écrites. Mais cela semble lui suffir : « Ces deux personnes sont d’ailleurs membres d’honneur de notre Comité et étaient présentes, avec leurs enfants et petits enfants, à notre repas du 4 juillet. De toute façon nous ne refuserons jamais aux membres de la famille Garibaldi d’utiliser gratuitement le label. La preuve : deux femmes de la famille ont créé le Comité Italien de Garibaldi et on ne leur a pas demandé un centime. » Le président du Comité suppose que ses détracteurs se comptent parmi les amis d’un des descendants qui, lui, n’aurait pas donné son autorisation morale : « Leurs histoires de famille ne me regarde pas, mais je sais que c’est un peu la guerre entre celles qui nous soutiennent et d’autres membres de la famille. »
Des fonds pour une fondation Garibaldi ?
Parmi les partenaires utilisant ce label Garibaldi 2007, on trouve la Ville de Nice, la Région PACA, le Conseil Général des Alpes-Maritimes, Air France, la Fnac ou encore Toshiba et le Café Malongo. Jean-Pierre Mangiapan précise que si le Comité doit gagner de l’argent grâce au label, « ce qui n’est pas encore le cas », la somme pourrait être reversée à une Fondation Garibaldi. « Le Comité sera dissout le 4 juillet 2008, à la fin de l’année du Bicentenaire, les fonds seront alors reversés à une fondation. L’un des petits enfants de la famille est chargé de prospecter pour sa création », déclare Jean-Pierre Mangiapan. Il précise que le label ne concerne pas le nom de Garibaldi, mais bien son bicentenaire. D’autres marques déposées existent et de nombreux produits portent le nom du héros : des fruits de la plaine du Var, des cigares et même du vin italien.
Là haut, il en est un qui doit bien rigoler dans sa barbe du haut de son cheval en voyant son nom continuer à susciter autant de polémiques. Oh niçois, qui mal y pense !