Fort d’une majorité écrasante (50 élus sur 54), bon gestionnaire – ce qui lui vaut un classement, au niveau national, parmi les 5 premiers départements – suffisamment astucieux pour gérer les résiduels opposants en laissant couler quelques gouttes à leur bénéfice, Eric Ciotti pourrait se limiter à expédier l’ordre du jour sans aucune difficulté lors des séances publiques du Conseil Départemental.
Mais non, pour des raisons que seul le bon vieux docteur Freud pourrait nous expliquer, à chaque occasion , il s’oblige à des extravagants préambules pour fustiger la politique gouvernementale.
Passe encore pour les problèmes dans le cadre de l’autorité de l’Etat pour lequel il a depuis longtemps une option préférentielle, certains diraient plutôt une obsession, et qui constituent son fond de commerce d’homme politique de stature nationale avec des ambitions ministérielles.
Mais hier, lors d’une séance qui avait comme point principal l’approbation des comptes de gestion et administratif de l’exercice 2014, on a eu droit à une plaidoirie, mi-populiste, mi-rhétorique, contre la politique ,générale du gouvernement, que ce soit du point de vue économique, budgétaire, ou fiscale, sans parler de l’immigration et de la radicalisation islamique.
Ce sont des convictions ou des positionnements de convenance ? Vu la sévérité de l’analyse et la dramatisation des conclusions, « la France est cassée », on pourrait rejoindre la Ministre Madame Toubira dans ses doutes: « mais vous croyez vraiment à ce que vous dites ? ».
Et bien entendu, ce ne sont certainement pas les critiques ( …juste pour la forme) des oppositions qui feront changer d’avis et de comportement son auteur qui leur réserve son humeur caustique.
Les comptes administratifs de l’année 2014 ont donc été approuvés par la majorité départementale : le turn-over a été de 1 264 millions d’euros, quasi stable (+ 19 M€ par rapport à 2013).. Les dépenses de fonctionnement sont stables à 932 M€, l’investissement à près de 150 mio et le service de la dette à 89 M€.
La dette, elle, a atteint 901 M€ (879 M€ en 2013).
Ces chiffes-clés montrent bien que la seule maîtrise des coûts et l’efficience (contrôle de l’action sociale pour éviter des fraudes sociales) dans les dépenses ne suffisent pas ou plus pour faire face aux politique sociales dont le département a la compétence.
Ces comptes de gestion et administratifs ont été voté par la majorité avec l’abstention ou vote contre de deux tandems d’élus.
Parmi les délibérations de routine, une mérite qu’on lui porte attention: celle qui octroie des prix pécuniers aux jeunes étudiants au titre du mérite et l’excellence : 900 euros aux étudiants de l’enseignement supérieur, 200 euros pour les lauréats du concours national et 100 euros pour celles et ceux du concours départemental des Jeunes Apprentis; et encore 100 euros aux deux premiers lauréats maralpins des Olympiades académiques de Nice.
C’est bien fait et très sympathique. Cependant, valoriser l’excellence des jeunes avec 100, 200 ou 900 € a tout l’air d’une ficelle un peu trop grosse : si c’était si simple ça se saurait….
